WEF 2024Des limousines zonent dans la rue: «C'est pire que jamais»
Grincements de pneus et de dents sont légion aux abords du Centre des Congrès de Davos. Un lot de tracas que connaissent bien les chauffeurs de limousines, chargés de trimballer leurs éminents clients d'un point A à B.
Un nombre incalculable de véhicules s'amassent quotidiennement dans la station de Davos, en marge du forum économique mondial. Si ce genre de scène de vie relève de la logique pour un événement d'une telle ampleur, cette édition est plus chaotique que les précédentes pour les chauffeurs de limousines. «C’est pire que jamais», confie Ramez Kariam, qui officie au WEF depuis cinq ans.
La raison? Si autrefois le parking attenant au Centre des Congrès pouvait être utilisé pour attendre les clients ou simplement se donner rendez-vous, ce n'est plus le cas cette année. Car Migros, propriétaire des lieux, a loué l'endroit, qui est exclusivement dédié au service de chauffeur «Top Alliance».
Pour les autres, pas le droit d'entrer, et de ce fait, de boire un café au restaurant du géant orange. «Je ne peux plus faire de pauses, car je ne peux m'arrêter nulle part à proximité du palais», continue Ramez Kariam, qui est toutefois obligé de rester dans les environs pour son client. «Je passe ainsi environ dix heures dans la voiture.»
Selon un autre chauffeur, cette décision est responsable de nombreux grincements de pneus et de dents, entre klaxons et moteurs allumés en continus. «Le parking peut contenir plus de 150 voitures, elles sont maintenant en permanence sur la route», tonne-t-il. «C'est pour cela que les rues sont encombrées.»
Conflit déplacé
Président du conseil d'administration de «Top Alliance», Martin Schwegler confirme que cette année, seuls ses chauffeurs peuvent jouir des lieux: «On nous a demandé si nous pouvions gérer le parking, car ces dernières années, c'était le chaos en bas. Certains chauffeurs y passaient des heures, faisant tourner leur moteur en permanence et laissant leurs déchets».
Même son de cloche du côté de Migros, qui par la voix de son porte-parole, ajoute que que «les places réservées aux clients lambdas ont souvent été occupées pendant plusieurs heures par des véhicules fournissant des prestations.» Ce qui n'était pas acceptable.
Quoi qu'il en soit, le conflit a simplement été déplacé. «Nos collaborateurs (ndlr: qui sont chargés de contrôler les entrées du parking) se font parfois même agresser», continue le président de «Top Alliance». Il reconnaît toutefois que cette situation n'est pas agréable pour ses concurrents. «La communication ne s'est pas déroulée de manière idéale. Mais c'est une conséquence du mauvais comportement de certains conducteurs.»