Werner Ferrari acquitté dans le cas Ruth Steinmann
Wettingen - Le Tribunal de district de Baden a acquitté mercredi le «tueur d'enfants» Werner Ferrari du meurtre de la petite Ruth Steinmann survenu il y a 27 ans. Werner Ferrari, qui aura bientôt 61 ans, restera cependant derrière les barreaux pour l'assassinat de quatre autres enfants.
Lors de ce procès en révision, la Cour a blanchi Werner Ferrari en vertu du principe que le doute doit profiter à l'accusé. Les indices recueillis depuis les faits ne permettent pas d'exclure que la responsabilité du meurtre incombe à une autre personne, a expliqué le président de la Cour Guido Näf lors de la lecture du jugement.
La réclusion à perpétuité prononcée lors du premier procès en 1995 pour les assassinats de Fabienne Imhof (9 ans), en 1989, Christian Widmer (10 ans) en octobre 1987, Daniel Suter (7 ans) en septembre 1985, et Benjamin Egli (10 ans) en octobre 1983 n'est cependant pas remise en cause. Il n'est en revanche plus question de thérapie ambulatoire parallèle, une nouvelle expertise psychiatrique ayant montré que les troubles dont souffre Werner Ferrari sont irréversibles.
Ferrari a toujours nié avoir tué l'écolière Ruth Steinmann. L'enquête parallèle du journaliste Peter Holenstein a aussi permis ce procès en révision. Selon Guido Näf, toutefois, on ne peut pas parler d'une erreur judiciaire, car de nouveaux indices sont apparus au cours des années.
A l'époque, le Tribunal n'avait pas connaissance de l'existence d'un autre suspect, un infirmier sosie de Ferrari qui s'est suicidé en 1983 et qui avait peu auparavant été lourdement chargé par son beau-frère. Son corps avait ensuite été exhumé. Les analyses ont montré qu'un poil pubien retrouvé sur le corps de la fillette n'appartenait pas à cet homme. Mais ce poil ne venait pas non plus de Werner Ferrari, comme l'a montré une analyse ADN. Une expertise scientifique a par ailleurs établi qu'une trace de morsure sur le corps de l'enfant n'était pas l'oeuvre de Ferrari. (ap)