William Lebghil«Être acteur, c'est une vie d'angoissé»
À l'affiche de «La Cache», actuellement au cinéma, William Lebghil a été honoré de donner la réplique à Michel Blanc, dans le dernier film dans lequel il a joué.

Malgré sa notoriété grandissante, le comédien français William Lebghil, 34 ans, garde les pieds sur terre.
IMAGO/ABACAPRESSRévélé dans la série «Soda», aux côtés de Kev Adams, William Lebghil a ensuite vu sa carrière décoller au cinéma. Après avoir joué dans «Les Nouvelles Aventures d'Aladin», «Le sens de la fête» ou encore «Première Année», le comédien de 34 ans est à l'affiche de «La Cache», réalisé par Lionel Baier, actuellement en salle.
Cette adaptation du roman éponyme de Christophe Boltanski se déroule à Paris, en mai 1968. On y suit les aventures de Christophe, un garçon de six ans, qui vit chez ses grands-parents, entouré de ses oncles et de son arrière-grand-mère. Ils campent autour d'une mystérieuse cache, révélant peu à peu des secrets de famille.
William, qui y incarne un linguiste surnommé grand-oncle, garde un souvenir inoubliable de ce tournage, d'autant plus qu'il s'agissait du dernier film dans lequel Michel Blanc a joué, avant sa disparition le 3 octobre 2024. «Pour moi, il était un peu comme un mentor, nous confie-t-il. La première fois que je l'ai rencontré, je débutais dans ce métier. Il a tout de suite été hyper sympa avec moi. Il m'a tendu la main.» Michel Blanc, avec lequel William aimait parler «de cuisine et de bonnes tables», avait même écrit un rôle pour lui dans son film «Voyez comme on danse», sorti en 2018.
Dès son enfance, le Français a su qu'il deviendrait acteur. «Quand j'avais dix ans, mon meilleur pote m'a dit qu'il avait découvert un truc complètement fou qui s'appelait le théâtre.» C'est à partir de là que William a décidé d'arrêter le judo pour prendre des cours de théâtre, avec l'approbation de ses parents. «J'avais vraiment envie de faire ça. Je ne me voyais pas faire autre chose, se souvient-il. J'aime tellement ce métier que je n'ai pas l'impression de travailler.»
L'humilité avant tout
Quant à sa notoriété grandissante, l'artiste arrive bien à la gérer. «Dans la rue, on me reconnaît toujours par rapport à «Soda». Il y a un côté très agréable dans la célébrité, il faut être honnête. C'est pour ça que j'accepte de faire des photos avec des gens quand ils me le demandent. Je trouve ça super. On est des privilégiés quand même.» Son prof de théâtre lui disait qu'il fallait toujours rester humble dans cette profession. «Tous les acteurs que j'ai admirés, comme Michel Blanc, Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, m'ont toujours rassuré sur le fait qu'il fallait s'efforcer de rester simple, élégant, attentif aux autres. J'ai pu voir leur manière de se comporter. Ce sont de bons phares dans la nuit.»
Cependant, tout n'est pas rose. Le côté précaire de sa profession peut aussi inquiéter le jeune homme. «Être acteur, c'est une vie d'angoissé. Même ceux qui ont l'air les plus détendus peuvent se faire des ulcères. Ce métier est fait de traversées du désert», constate William. Quant à la retraite, il ne faut surtout pas lui en parler. «Moi, je veux jouer jusque dans mon lit de mort», balance-t-il en riant. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.