Yverdon - Vevey (VD)Dealers: «La situation se détériore» et les tensions montent
La Municipalité d'Yverdon reconnaît que les choses sont en train d'empirer et s'agace des critiques à son encontre. À Vevey, la grogne monte aussi.

À Yverdon, tout comme à Vevey, le deal de rue se concentre souvent autour de la gare.
20min/Gabriel Nista«La liberté d’expression n’est pas la liberté de dire n’importe quoi.» On sent l'agacement dans le communiqué de la Municipalité d'Yverdon-les-Bains, mardi. Prise à parti sur les réseaux sociaux, elle nie rester les bras croisés face à une situation autour du deal de rue qui, elle le reconnaît, «se déteriore». Sur Facebook, c'est la foire d'empoigne. «On en parle, de la nouvelle population d'Yverdon? Depuis cet été, des toxicos en masse, à côté des gamins», lit-on par exemple.
Des internautes critiquent des policiers qui préfèreraient aller donner des amendes aux automobilistes mal parqués plutôt que chasser les dealers. C'est n'importe quoi, rétorque la Municipalité. «Les effectifs dédiés à ces tâches d’intervention ne sont pas les mêmes», rappelle-t-elle. La police «concentre ses effectifs au centre-ville afin de rassurer la population, et déranger les activités des dealers, et de les arrêter».
«Relâcher les dealers n'a pas de sens»
Le problème, dit la Municipalité, c'est que les policiers sont tout aussi impuissants que les autorités de la commune. «Il faut un cadre législatif fédéral plus répressif à l’égard des dealers, il faut plus de moyens pour la police et la justice: arrêter les dealers et devoir les relâcher quelques heures après n’a pas de sens», dénonce-t-elle.
Une pétition en ligne, lancée par une habitante de Vevey, qui connaît des tensions similaires (lire encadré) circule pour demander plus de répression partout dans le canton et a récolté plus de 1000 signatures. «À chaque fois, les autorités, par manque de volonté politique, se défilent», condamnent ses auteurs. «Il faut faire comprendre aux dealers qu’ils ne sont pas les bienvenus dans les lieux publics des villes vaudoises», demandent-ils. La pétition sera remise aux autorités cantonales.
La question spécifique de la consommation de crack a été abordée au Grand Conseil, mardi. Le conseiller d'État Vassilis Venizelos a confirmé que celle-ci était en hausse, pas seulement à Lausanne, notamment en raison de l'arrivée de produits «à prix très attractifs, même pour des gens avec peu de moyens».
Des médiateurs à la gare de Vevey
À Vevey aussi, la situation est tendue. De plus en plus d'habitants se plaignent de l'omniprésence des dealers autour de la gare. Sur internet, la Municipalité de Vevey, avec son syndic issu du parti Décroissance Alternatives, en prend pour son grade. «À quand la décroissance des dealers?» demande un internaute. Des médiateurs ont été engagés par la Ville pour assurer «une présence rassurante» dans le secteur. «Leurs missions principales sont de promouvoir le bien-vivre ensemble dans l’espace public», relevait la Ville en juin au moment de l'annonce. Mais la mesure est loin de faire l'unanimité.