Élections vaudoises du 20 marsZéro éolienne, pourtant tout le monde est pour, ou presque
Les réponses des candidats au Grand Conseil montrent que les embûches pour ériger des éoliennes ne viennent pas du monde politique. Certains clichés tombent.
Les décisions fédérales auront un impact plus fort que les élections cantonales.
24heures/Chantal DerveyNotre dossier «Élections»
Développement de l’éolien: objectif prioritaire, dit le Canton de Vaud. Nombre d’éoliennes en service: zéro. Pourtant, ce n’est pas faute de soutien politique. Comme le montrent les réponses au questionnaire Smartvote, quasiment tous les partis soutiennent la création de parcs éoliens dans le canton.
Stéréotypes en question
Les résultats démentent certains clichés. Les écolos qui exigent de l’énergie renouvelable mais qui bloquent les projets éoliens parce que ça gâche le paysage? Ce n’est pas le cas: les Vert-e-s vaudois ont un score de 85,6% de soutien au développement de parcs dans le canton. Le résultat les place en troisième position, au coude-à-coude avec le Parti socialiste (87,3%) et aux Vert’libéraux (88%), qui arrivent en tête.
Autre idée reçue: au fond, les éoliennes, tout le monde est pour, mais seulement quand elles sont devant les maisons des autres. Là encore, les résultats nuancent la chose. Les écarts entre districts sont faibles et parmi les scores les plus élevés, on trouve le district de Lausanne (78,2%) là où vient d’être validé le parc éolien des bois du Jorat. Dans le district d’Yverdon, dans lequel se situe le projet de Sainte-Croix, le soutien est presque identique (72,5%), et il est à peine plus faible dans le Gros-de-Vaud (67,8%).
Enfin, l’idée selon laquelle la droite ne porte aucun intérêt aux questions climatiques prend un léger coup, avec par exemple 76,2% des candidats PLR qui disent oui, devant les listes d’extrême-gauche (71,9%). Le Centre (62,2%) est moins enthousiaste et l’UDC est le seul parti majoritairement opposé (35,8%).
Un impact subjectif
«Le potentiel éolien n'est pas assez rentable pour permettre une telle dégradation de nos paysages», argumente le candidat de l’UDC du district de Morges Florian Morandi. «L'impact sur le paysage est une question qui relève de la subjectivité de chacun», contrecarre Kelvin Bruggmann, des Vert’libéraux d’Yverdon.
«Si nous avons des endroits où le vent en vaut la peine, oui, absolument», dit Nils Andersson, du PS du district Broye-Vully. Dans le district voisin du Gros-de-Vaud, Maxime Meier (PLR) les imagine même «accompagnées de larges centrales solaires.»
