Zone arctiqueLe Groenland se dote d’un large gouvernement de coalition
Jens-Frederik Nielsen prend la tête d'une équipe gouvernementale dont ne font pas partie les ultra-nationalistes, favorables à l'indépendance de l'île géante.

Jens-Frederik Nielsen est le nouveau Premier ministre du Groenland.
AFPLe Groenland, territoire autonome danois convoité par Donald Trump, s’est doté d’un large gouvernement de coalition, sans les ultra-nationalistes. Il entend ainsi «faire face à la forte pression extérieure», a annoncé vendredi son nouveau Premier ministre.
Mieux armés face à la pression extérieure
«75% de la population est unie à travers cette coalition», a déclaré Jens-Frederik Nielsen lors de la présentation de son équipe, qui compte en ses rangs l’ancien Premier ministre Mute Egede au portefeuille des Finances. «Il est très important que nous mettions de côté nos désaccords et nos différends (...) car c’est seulement ainsi que nous pourrons faire face à la forte pression à laquelle nous sommes exposés de l’extérieur», a-t-il ajouté.
Accompagné d’une délégation comprenant notamment le ministre de l’Énergie Chris Wright, le vice-président américain JD Vance est attendu ce vendredi sur la base aérienne de Pituffik que possèdent les États-Unis sur la côte nord-ouest du Groenland, à 1500 km au nord de la capitale Nuuk. «Nous avons besoin de stabilité et d’unité à un moment où des acteurs extérieurs tentent d’influencer le développement de notre nation», est-il écrit dans le programme de la coalition, d’après les médias locaux.
«Prudence sur l'indépendance»
«En ce qui concerne l’indépendance, il est important que nous fassions preuve de prudence», est-il précisé. Chantre d’une indépendance rapide, le parti Naleraq, arrivé deuxième du scrutin, avait annoncé lundi qu’il ne serait pas du gouvernement. «La lecture immédiate (du gouvernement) est, bien sûr, que les discussions sur un processus très rapide vers l’indépendance sont mises de côté, car ce n’est pas le moment», a réagi Carina Ren, directrice du programme Arctique à l’Université d’Aalborg (Danemark).
Selon elle, l’objectif du gouvernement est «la construction de l’État providence, il (lui) faut penser au développement, réfléchir à la manière de construire une économie solide». Le centre droit était sorti vainqueur des élections législatives du 11 mars, talonné par les nationalistes indépendantistes de Naleraq.