Travail du dimanche : rejet de l'ouverture des petits commerces

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Zones périphériquesLes petits commerces n'ouvriront pas le dimanche, Unia soulagé

Les États ont rejeté une motion qui voulait que les magasins de proximité des petits villages loin des villes puissent accueillir des clients, le dimanche aussi. 

Tous les petits villages ne possèdent pas le shop d'une station-service pour aller faire quelques courses le dimanche.

Tous les petits villages ne possèdent pas le shop d'une station-service pour aller faire quelques courses le dimanche.

20min/Matthias Spicher

Les magasins de proximité ne pourront pas ouvrir le dimanche dans les petits villages des zones périurbaines. Le Conseil des États a en effet refusé tacitement, lundi soir, une motion en ce sens de Philippe Nantermod (PLR/VS) acceptée pourtant par le National il y a un an. Pour la plus grande joie d'Unia, qui parle ce mardi de «victoire pour le personnel de vente». Pour le syndicat, «la motion aurait entraîné un élargissement considérable du travail dominical et encore aggravé les conditions de travail déjà suffisamment pénibles dans la vente».

Que demandait le Valaisan? Il rappelait que contrairement à de nombreux endroits où des gares ou stations-service permettent de faire des emplettes le dimanche, les petits villages, eux, n'avaient rien de tel à offrir. Et s'ils ne sont pas en zone touristique, ils ne peuvent pas avoir d'épicerie ouverte le week-end, sauf si elle est rattachée à une boulangerie. Il évoquait donc une «discrimination».

Notion pas assez claire

Lundi soir, Tiana Moser (PVL/ZH) a souligné que la commission état favorable à un assouplissement des heures d'ouverture des magasins. Mais la motion de Philippe Nantermod ne lui convient pas, car la notion de commerces de proximité n'était «pas claire et poserait des problèmes de délimitation et de mise en œuvre». Le conseiller fédéral Guy Parmelin était également opposé au texte, rappelant qu'il existait déjà de nombreuses dérogations dans la loi pour permettre à des entreprises d'occuper du personnel le dimanche.

Rappelons que le Conseil fédéral avait enterré fin février un projet visant à assouplir le travail dominical dans les commerces des grandes villes touristiques. Jugé insuffisant par les milieux économiques et trop permissif par les syndicats, il n’avait pas trouvé de consensus lors de la consultation.

Bientôt 12 dimanches de travail possibles?

À noter que le Parlement devra bientôt se prononcer sur une initiative du canton de Zurich qui prévoit de permettre aux cantons d'ouvrir les commerces, douze dimanches par an contre quatre aujourd'hui. Un texte qui séduit les commissions de l'économie des deux Chambres, mais qui fait grincer Unia. «L’interdiction du travail du dimanche serait ainsi, de fait, supprimée», relève mardi le syndicat qui s’inquiète des conséquences d’une augmentation du nombre d’ouvertures dominicales sur les conditions de travail et plus particulièrement sur la santé des salariés de la vente. Et de rappeler que d’autres branches sont concernées, comme la logistique, la branche de la sécurité et le nettoyage. «Il est plus que jamais crucial de barrer la route à ce projet», indique-t-il.

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