ZurichIl veut faire tuer son ex... il se fait arnaquer puis emprisonner
Un Suisse a tenté de faire tuer son ex sur le darknet. Le site était une arnaque, mais il écope tout de même de 5 ans de prison pour tentative d'incitation au meurtre.

L'accusé encourait jusqu'à 15 ans d'emprisonnement, mais le tribunal a tranché pour 5 ans de prison.
FreepikEn janvier 2023, un Suisse de 54 ans a tenté de faire tuer son ex-compagne, mère de ses enfants, en passant commande sur une plateforme du darknet. Il a choisi l’option «Tirer pour tuer et s’enfuir» et téléchargé la photo du visage de sa victime. Mais le site «Online Killers Market» était en réalité une arnaque. Non seulement le meurtre n’a pas eu lieu, mais en plus l’homme se retrouvera derrière les barreaux puisqu’il vient d’être condamné à 5 ans de prison pour tentative d'incitation au meurtre, rapporte le «Tages-Anzeiger» du jour.
«Les preuves dressent un tableau parfaitement clair»
L’enquête a révélé que le prévenu avait versé 20’000 francs en cryptomonnaie pour ses fins, et qu'il avait consulté des données personnelles de son ex, comme sa plaque d’immatriculation. À l’audience, l'homme a nié les faits, avançant que cette somme avait été transférée à un certain «Tom», un «père divorcé», dans le cadre d’un projet de rédaction de livre concernant leurs expériences de séparation avec leurs femmes respectives.
Mais le tribunal n’a pas cru à cette version «totalement invraisemblable». Aucune preuve ne permet d’attester l’existence de ce fameux Tom, apparu tardivement dans les interrogatoires. Pour le juge, aucun doute: «Les preuves dressent un tableau parfaitement clair.»
La justice zurichoise a infligé une peine de 5 ans de prison: une sanction bien plus légère que les 15 ans requis par l'accusation. D’une part, l’homme a été acquitté d’une précédente tentative d'incitation à des blessures graves, faute de preuves. D’autre part, la cible n’a jamais réellement été en danger, le site étant frauduleux. Une réduction de peine de deux tiers s’imposait donc, selon le tribunal. La défense a d'ores et déjà exprimé sa volonté de faire appel.