ZurichL'armée s'entraîne à débusquer et neutraliser les saboteurs
Quelque 1600 militaires ont pris part à un vaste exercice autour de l'aéroport et d'autres infrastructures critiques. Et ils ne sont pas passés inaperçus.
Les automobilistes passant dans le tunnel de Bubenholz, entre Glattbrugg et Kloten dans le canton de Zurich, ont cru tomber en plein film catastrophe, mardi soir. Ils ont été stoppés par des blindés de l'armée et minutieusement contrôlés par des militaires. Quelque 1600 soldats ont participé à cet exercice grandeur nature visant à empêcher des actes de sabotage graves contre les infrastructures critiques de la région zurichoise.
En face d'eux, 20 policiers cantonaux expérimentés et des militaires de carrière se sont glissés dans la peau des méchants. Ils pouvaient aussi bien cibler l'aéroport de Zurich et ses radars que des stations-services, des sous-stations électriques ou encore des centres de données. Celui de la société japonaise NTT Global, à Rümlang, a d'ailleurs fait partie de l'exercice. «Une panne pourrait avoir de graves conséquences pour la population, notamment parce que nous gérons des données provenant d'organismes de secours, de sociétés financières ou d'hôpitaux», explique son directeur suisse, Olivier Honold.
Se préparer au pire face à la hausse des risques
Le contrôle routier dans le tunnel de Bubenholz avait pour objectif d'identifier les suspects. «Il a aussi permis d'exclure les conducteurs ivres de la circulation», note Willy Brülisauer, formateur et commandant de la division territoriale 4. Plus sérieusement, il rappelle qu'un sabotage pourrait interrompre le transport aérien ou le trafic des paiements. «Les conséquences seraient fatales non seulement pour la place économique zurichoise, mais aussi pour toute la Suisse.»
Pour ce spécialiste, un tel exercice n'a rien d'exagéré. Dans le contexte actuel, notamment celui de la guerre en Ukraine, «nous devons nous préparer au pire des cas, car les risques ont sensiblement augmenté».