Un couple zurichois tenait des femmes en esclavage dans des cages

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ZurichUn couple séquestrait ses domestiques dans des cages

Ils avaient réduit en quasi-esclavage deux jeunes étrangères sur fond de fantasmes SM. Deux époux seront bientôt jugés.

L'une des victimes a réussi à s'enfuir au bout de dix mois de calvaire.

L'une des victimes a réussi à s'enfuir au bout de dix mois de calvaire.

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Sur internet, il se faisait appeler Gustav. Ce Zurichois, expert en informatique, sera jugé les 17 et 18 septembre. Avec son épouse, il est accusé d’avoir retenu des femmes dans une forme d’esclavage. L’homme a commencé par publier, dès 2017, des annonces pour trouver une nounou ou une femme de ménage. En tout, il aurait rencontré quelque 1500 candidates, ciblant particulièrement les plus jeunes. Finalement, il s’est déplacé au Tessin, mi-2018, pour embarquer dans sa voiture la victime parfaite: une Philippine de 22 ans, dont le visa était expiré.

Pour la mettre en confiance, il lui a d’abord fait signer un faux contrat de travail, qui stipulait tout de même qu’elle devait être disponible 24h/24 et qu’elle devait accepter d’être filmée, contre une rémunération de 800 francs par mois. Il lui a aussi montré de faux papiers, pour une fausse demande de visa et fait miroiter une formation dans une fausse école hôtelière. C’est ainsi que la jeune femme s’est retrouvée à travailler dans la somptueuse demeure du Zurichois, à Andelfingen.

Environ dix mois de sévices

Habillée en tenue de servante, dans une atmosphère BDSM, la jeune femme nettoyait, cuisinait, faisait la lessive ainsi que le repassage et elle s’occupait des invités lorsque le couple recevait. À l'exception de Pâques, de son anniversaire et du Nouvel An, elle réalisait ses tâches en étant attachée. Et quand elle n’était pas en train de travailler, soit environ quinze heures par jour, elle était enfermée dans une cage, alors qu’une caméra thermique surveillait ses moindres faits et gestes, y compris la nuit, souligne le «Tages Anzeiger».

Son calvaire a duré dix mois, jusqu’au jour où elle est parvenue à s’enfuir et à contacter la police. Mais, quand les forces de l'ordre ont débarqué chez Gustav, plus de deux mois plus tard, il lui avait déjà trouvé une remplaçante: une jeune Brésilienne. Elle aussi s’était retrouvée embarquée dans les délires BDSM de l’informaticien. D'ailleurs, elle dormait dans sa minuscule cage, quand les autorités l'ont délivrée.

Peine pactée avec le Ministère public

L’accusé a tout avoué et un accord a été trouvé avec le Ministère public. En cas de ratification par la cour, le Zurichois écopera de 36 mois de prison, dont neuf mois ferme. Il devra également suivre un traitement psychiatrique ambulatoire et verser 16’000 francs de dédommagement à ses deux victimes. Quant à son épouse, originaire des Philippines, elle risque dix mois de prison avec sursis et une expulsion du territoire de cinq ans. À noter que, jusqu'au procès, la présomption d’innocence reste de mise.

(xfz/bre)

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