PhotovoltaïqueMeyer Burger biffe 250 emplois supplémentaires
Le spécialiste bernois des technologies photovoltaïques Meyer Burger continue à souffrir du marasme mondial du secteur. Il va encore supprimer quelque 250 emplois.
Durement affecté sur le plan mondial, Meyer Burger procède à de nouvelles adaptations de ses structures. Le fabricant bernois de machines va supprimer 250 emplois supplémentaires et ramener son effectif à près de 2000 salariés à plein temps.
A fin 2011, le groupe qui s'est rendu célèbre avec ses scies à fil destinées à la découpe de blocs de silicium employait encore près de 2800 personnes, un effectif réduit depuis à 2272 salariés. Avec la nouvelle coupe qu'il justifie par la détérioration de son marché, Meyer Burger estime mercredi pouvoir économiser quelque 30 millions de francs au niveau de ses coûts opérationnels.
Dans le détail, cette nouvelle étape du recentrage de la production va entraîner la suppression de 50 postes sur le site de Hoehenstein-Ernstthal de sa filiale allemande Roth & Rau, société acquise l'an dernier. Concernant les 200 autres suppressions d'emplois, Meyer Burger se dit pour l'heure dans l'incapacité d'apporter plus de précisions.
Il y a un peu plus de deux mois, le groupe a annoncé la concentration de sa production mondiale sur quatre sites. Dans le cadre de cette mesure, Meyer Burger a notamment décidé d'intégrer son usine de Lyss (BE) à Thoune (BE), où il a établi son nouveau siège après son départ de Baar (ZG). Meyer Burger y emploie quelque 650 collaborateurs.
Attentes revues à la baisse
Dans la foulée de cette nouvelle réduction d'effectif, l'entreprise a également réduit ses attentes en matière de chiffre d'affaires, notamment. Elle estime que ses ventes devraient à peine dépasser les 600 millions de francs.
Jusqu'alors, Meyer Burger tablait sur un chiffre d'affaires 2012 entre 600 et 800 millions de francs. Le groupe bernois, qui avait réalisé des ventes de 1,32 milliard l'an passé, s'attend aussi a essuyer une perte d'exploitation avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (EBITDA) de 20 à 40 millions. En 2011, l'EBITDA avait atteint 278,4 millions.
Malmené par l'affaiblissement de la conjoncture et les surcapacités de production de cellules et modules solaires dans le monde, Meyer Burger a bouclé le premier semestre 2012 dans le rouge, pour la première fois depuis son entrée en Bourse en 2006.
L'entreprise a essuyé sur ces six mois une perte nette de 34,2 millions de francs, contre un bénéfice de 76,6 millions un an auparavant. Le chiffre d'affaires a dévissé de 46% à 307,8 millions de francs, avec à la clé une perte opérationnelle (EBIT) de 47,1 millions contre un bénéfice de 125,1 millions au 1er semestre 2011.
Perspectives favorables à long terme
Si le marché de l'industrie photovoltaïque n'offre pour l'heure qu'une visibilité extrêmement limitée, Meyer Burger se veut plus optimiste à plus long terme.
A l'aune des discussions menées avec ses clients sur divers projets, l'entreprise bernoise se dit convaincue que les perspectives de l'industrie photovoltaïque demeurent favorables à long terme. Toutefois, Meyer Burger ne peut pas indiquer à quel moment ces intentions se concrétiseront sous la forme de commandes.
Reste que les nouvelles n'ont visiblement pas rassuré les investisseurs. Vers 10h00 à la Bourse suisse, le titre Meyer Burger plongeait de 3,86% par rapport à la clôture de la veille, à 6,47 francs. Dans le même temps, l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) demeurait quasiment à l'équilibre, ne lâchant que 0,08%. (ats)