Komodo.TVAymeric Caron lance sa web TV sur le vivant
Le journaliste et écrivain français est à la tête de Komodo.TV traitant de sujets liés au respect de l'écosystème et des animaux.

L'écrivain et journaliste français Aymeric Caron, 47 ans, se lance un nouveau défi professionnel.
Darrin VanselowConnu pour ses prises de positions sans détour sur le droit des animaux, le journaliste et écrivain Aymeric Caron a déjà publié plusieurs livres à succès tels que «No Steak», «Antispéciste», «Utopia XXI» ou encore plus récemment «Vivant». Depuis le 3 juin 2019, l'ex-chroniqueur de «On n'est pas couché», sur France 2, a lancé sa web TV, Komodo.TV, qui propose aux internautes de nombreux programmes qui nous alertent sur l'urgence écologique.
Pourquoi avez-vous eu envie de lancer une web TV sur le respect du vivant et du droit des animaux ?
Cela faisait longtemps que j'y pensais parce qu'il n'y a pas de programme qui parle du vivant sur les chaînes de télévision classiques. Il y a eu des émissions sur les animaux sauvages ou de compagnie, il y a 30 ou 40 ans, comme «30 millions d'amis» par exemple. Il y a aussi de bons documentaires sur la vie sauvage, mais il n'y a pas d'émission régulière à la télé sur l'actualité du vivant avec des scientifiques, des philosophes qui nous parlent d'écologie, de notre rapport au vivant et qui nous alertent sur l'urgence écologique. Je trouvais important de faire des émissions quotidiennes sur le web, afin que ceux qui suivent ce média soient au courant de ce qui est en train de se passer. Apprendre aussi ce qu'est le vivant, parce que c'est quelque chose d'assez méconnu. On ne sait pas encore vraiment ce que sont les animaux, les végétaux, l'importance de la mer dans les écosystèmes, dans la survie de l'espèce humaine.
Une web TV vous paraît-elle plus judicieuse pour toucher un public plus jeune?
Il y a en effet la volonté de s'adapter aux nouvelles formes de diffusion. Il est vrai que les jeunes ne regardent quasi plus la télé. Ils s'informent essentiellement par les réseaux sociaux. On voulait aussi avoir un accès direct, sans passer par des directeurs de chaînes et de programmes avec des budgets lourds qui mettent longtemps à se réaliser. Les jeunes sont spécialement à l'écoute sur les questions du vivant. En France, ils votent en priorité pour les partis écologistes. Cette génération se rend compte de ce qui est en train de se passer. Du coup, leur parler à travers ce média me paraît assez adapté.
Quel est votre rôle dans Komodo.TV?
Je suis cofondateur de cette chaîne avec le producteur, Stéphane Simon. On a eu l'idée de la créer en même temps, sans le savoir. Je supervise le fond, c'est à dire que je propose les différentes déclinaisons de ce que l'on fait : les rubriques, les chroniques… Je réfléchis aux programmes de la chaîne. Je fais aussi venir beaucoup de gens qui collaborent sur cette chaîne. Je fais des éditos, je réponds aux questions des abonnés sur tous les sujets concernant le vivant... En fait, j'alimente la chaîne en contenu et un rédacteur en chef gère tout ça au quotidien.
Votre chaîne a été lancée le 3 juin 2019. Le succès est-il déjà au rendez-vous?
On est assez contents. On ne voulait pas proposer quelque chose de décevant parce que comme c'est sur le web, ce n'est pas les mêmes budgets qu'à la télévision. Il y a quand même toute une équipe qui y travaille à plein temps, mais avec un budget qui est celle d'une web TV. Il faut donc être inventif, trouver des collaborateurs qui nous aident à faire des partenariats intéressants pour chacun. Je trouve que ce qu'on a réussi à proposer pour ce lancement est déjà une base très intéressante qui est amenée à évoluer. Ce n'est que le début. Les échos des gens qui ont découvert la chaîne sont positifs.
Quels genres de programmes trouve-t-on sur Komodo.TV?
On essaie de varier les contenus sur la thématique du vivant. C'est très vaste. On y trouve mes éditos sur l'actualité du vivant ou, en général, des réponses aux questions que les gens se posent. On assume le fait que moi étant antispéciste, il y a forcément une connotation antispéciste dans notre manière de voir le vivant: l'idée de ne pas faire souffrir ou de tuer les animaux. Il y a donc plein de gens qui se posent des questions sur une société antispéciste ou qui donnerait de vrais droits aux animaux et au vivant en général. Leur expliquer par exemple pourquoi on ne mange pas d'œufs quand on est vegan. On y trouve aussi des interviews sur des gens qui connaissent très bien le monde du vivant, des biologistes ou des journalistes spécialisés qui nous expliquent où on en est réellement avec le réchauffement climatique. On relaie aussi le travail de diverses associations qui luttent pour la nature et les animaux. Il y a aussi le côté lifestyle avec chaque semaine des recettes de cuisine vegan. On explique aussi comment vivre au quotidien pour préserver le vivant. Il y a aussi des reportages très intéressants. Ce sont donc des contenus très vastes.
Lors des dernières élections européennes, le parti animaliste a récolté 2% des votes, plus que Les Patriotes, le parti de Florian Philippot. Cela vous surprend-il?
Non, c'est absolument logique. Cela est dû au travail depuis des années des lanceurs d'alertes par le biais d'associations et d'intellectuels sur la question animale et la question du vivant. D'autre part, dans un contexte politique particulier avec une défiance complète pour les partis traditionnels, des personnes ont été très heureuses de pouvoir voter pour les animaux plutôt que de voter blanc ou de ne pas voter du tout.