Un dénouement fou qui vaut son pesant d'or

Actualisé

JO 2012 - TriathlonUn dénouement fou qui vaut son pesant d'or

La première médaille suisse est dorée. Samedi matin, Nicola Spirig a devancé la Suédoise Lisa Norden d'un rien pour gagner le triathlon olympique.

Oliver Dufour
Londres
par
Oliver Dufour
Londres

Le final a été grandiose entre Spirig (en noir) et Norden.

«J'avais le sentiment d'avoir gagné, mais je n'en étais pas sûre, a confié la Zurichoise après son incroyable coude à coude avec sa rivale Scandinave. Il a fallu qu'un officiel me le confirme. Ca a pris plusieurs minutes et celles-ci étaient pénibles.»

Puis la sérénité pour Nicola Spirig. Forte de sa grande expérience dans les grands rendez-vous, la championne olympique a savouré son titre avec dignité, malgré la charge émotionnelle d'un final complètement fou. «Je n'avais jamais vécu ça dans une course importante, alors je reste tout de même un peu sans voix. Il y a une grande différence, à ce niveau, entre de l'or et de l'argent.»

Heureuse d'être la dauphine

Créditée du même temps, mais déclarée deuxième, Lisa Norden ne s'est pas laissée démonter par une «défaite» si serrée. «Nous avons fait ça pour le public, nous avons essayé d'offrir un bon spectacle, s'est esclaffée la vice-championne olympique hilare. J'ai donné tout ce que j'avais et je suis plutôt satisfaite. C'est déjà incroyable d'avoir une médaille olympique. L'or ou l'argent, ça n'avait pas beaucoup d'importance pour moi», s'est-elle délectée avec le sourire jusqu'aux oreilles.

Nicola Spirig, elle, a pu s'appuyer sur les conseils avisés de son coach, Brett Sutton. L'Australien est considéré comme le plus titré de l'histoire du triathlon. «Ce final était exactement comme l'avait prédit Brett, a confirmé la résidente de Winkel (ZH). Il était sûr que ça se terminerait au sprint.» Tactiquement, Spirig avait prévu de tout faire pour ne pas se laisser distancer en natation, sa moins bonne discipline. «J'avais prévu de tout donner dans l'eau. Quand je suis sortie et que j'ai vu que j'étais avec les athlètes «à surveiller», j'étais heureuse et j'ai su que j'étais dans le bon wagon. Ensuite, j'ai fait en sorte de rester devant pour ne pas être pris dans une chute et contrôler les attaques.»

L'écran géant en guise de rétroviseur

La trentenaire en or a aussi révélé ne jamais s'être sentie en difficulté. «Je n'étais jamais à 100% de mes capacités, sauf dans le finish évidemment. C'est à 400m de la ligne que j'ai accéléré de plus en plus pour être sûr de ne pas être surprise par une tentative de sprint.» L'écran géant placé à l'arrivée a même permis à la Zurichoise d'observer le retour en force de Norden, auquel elle a résisté avec ses ultimes forces.

«Mais je ne voulais pas juste courir pour n'importe quelle médaille. Je visais l'or. Si j'avais eu autre chose, ça aurait été bien, mais il fallait que je me focalise sur mon but et ne pas penser que je pouvais finir quatrième, a expliqué la triathlète. Je savais que j'étais forte, mais on ne sait jamais vraiment si on est la meilleure.»

Interrogée sur ce que lui réservait son avenir, la championne olympique ne s'est pas prononcée. «Je ne peux pas encore répondre à cette question. Je vais y réfléchir au cours des prochaines semaines.»

Ton opinion