GenèveDoris Leuthard fan de voitures électriques
La conseillère fédérale a inauguré jeudi le 85e Salon international de l'automobile à Palexpo.
La cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports de l'énergie et de la communication (DETEC), qui roule dans une voiture de fonction électrique, a volontiers admiré les nouveautés proposées par les constructeurs dans le domaine.
«Les batteries sont de plus en plus efficaces, les prix diminuent chaque année pour le consommateur. C'est un modèle intéressant notamment pour les personnes vivant en agglomération», a-t-elle relevé.
Formule E et fromage
Devant un bolide de course rutilant, mais tout aussi électrique, Doris Leuthard, qui a avoué adorer la vitesse, s'est entretenue avec l'entrepreneur Jean-Claude Biver et le conseiller national PLR Fathi Derder de la tenue d'une éventuelle course de Formule E à Lausanne. Les autorités de la Ville ont donné leur accord de principe à la manifestation qui devrait se tenir en 2017, l'ont informée les deux organisateurs.
Doris Leuthard n'est pas repartie de ce stand les mains vides. Jean-Claude Biver lui a offert trois kilos de son propre fromage d'alpage.
De la voiture à l'avion
Un peu plus loin, la ministre s'est entretenue en direct avec les deux pilotes de l'avion solaire Solar Impulse Bertrand Piccard et André Borschberg, qui se trouvent à Abou Dhabi. «Tout est prêt: on attend plus que le beau temps. L'avion solaire décollera vraisemblablement lundi avec André Borschberg aux commandes», a annoncé Bertrand Piccard.
«La Suisse est très fière de vous deux», a déclaré Mme Leuthard. Elle leur a souhaité bonne chance pour leur aventure technologique.
Autres aventures
Quant aux développements technologiques des voitures, Doris Leuthard les a évoqués lors de son discours d'ouverture. «La conduite intelligente est plus que jamais d'actualité. Techniquement il est désormais possible de conduire sa voiture sans être au volant. "
«Mais nous manquons encore d'expériences concrètes. Il nous faut régler les questions relatives à la sécurité, à la responsabilité civile et aux règles de circulation. Pourquoi ne pas lancer un tronçon-test, par exemple entre Hambourg et Milan ou entre Genève et Munich?» a suggéré la conseillère fédérale.
Mobilité intelligente
Pour lutter contre les bouchons, l'Argovienne a également plaidé pour le recours aux technologies intelligentes via notamment les smartphones et les informations en temps réel. Selon elle, d'autres mesures telles qu'une organisation plus souple des horaires de travail permettraient de mieux répartir le trafic.
La tarification de la mobilité sur laquelle son département planche pourrait aplanir les pointes de trafic. «Une chose est d'ores et déjà certaine: la tarification de la mobilité devrait permettre non pas de payer plus, mais de payer différemment».
Pour décongestionner Genève, la traversée de la rade a été évoquée à plusieurs reprises jeudi. «Il est trop tôt pour en parler», a estimé la cheffe du DETEC. Le canton et le gouvernement genevois doivent d'abord se mettre d'accord et faire une demande à la Confédération. Cette dernière a déjà beaucoup de priorités, Genève viendrait après.
Lait limité
Enfin, si elle s'est réjouie des énormes investissements de l'industrie automobile en faveur de la sécurité et de l'environnement, l'Argovienne a lancé un appel au secteur afin qu'il contribue à assurer le financement des routes nationales et le trafic d'agglomération.
«Je sais: l'initiative dite «vache à lait» est séduisante. Il n'en reste pas moins que la quantité de lait à distribuer est limitée», a-t-elle rappelé.
Tradition rompue
Pour la première fois depuis ses débuts en 1924, le Salon de l'auto n'était pas inauguré par le président de la Confédération. «Vous êtes la personne idéale pour vous pencher sur les problèmes d'importateurs et de mobilité», a lancé Maurice Turrettini, président du Salon, à la conseillère fédérale. Doris Leuthard a estimé quant à elle que c'était une bonne chose que la ministre des transports inaugure le Salon. (ats)