«Toutes les chansons sont des cris du coeur»

Matthieu Chedid, au civil, n'avait plus publié d'album avec son personnage de M depuis 2012. Rien d'étonnant dès lors que la sortie, le 25 janvier 2019, du disque du superhéros aux treize Victoires de la musique soit présentée comme la plus excitante de ce début d'année 2019.

Je suis très touché. Vous savez, je me considère comme chanceux de pouvoir faire de la musique et donner des concerts. Je vis ma passion depuis 20 ans, c'est incroyable.

Comment peut-on décrire «Lettre infinie»?

C'est un disque qui tourne autour de lettres intimes. Toutes les chansons sont des cris du coeur, sensibles et pleines d'émotions. J'ai toujours parlé de choses qui me touchaient mais là, ce qui diffère, c'est que je suis plus direct dans mes paroles. Mes textes sont moins subliminaux.

Il y a des titres récents et d'autres très anciens. «Massaï», je l'ai écrit en Tanzanie, il y a dix ans, après une question de ma fille Billie. L'idée de «Superchérie», morceau réalisé avec Thomas Bangalter, remonte à 2013. Je fonctionne comme ça: je sème mes idées sur un chemin et je les récolte quand elles sont mûres.

Avec Thomas, on se croisait depuis très longtemps, toujours avec beaucoup de plaisir. L'alchimie s'est poursuivie en studio. Au départ, il devait juste me donner un petit coup de main amical pour le disque. Puis on s'est pris au jeu et on a fait deux titres ensemble. Ça a été pour moi une initiation géniale de travailler à ses côtés, c'est vraiment un orfèvre de la production.

Oh, oui! Je me sens encore débutant dans plein de domaines. J'ai une envie d'apprendre permanente, c'est dans ma nature. Je trouve cela superenrichissant.

Tout s'est fait très naturellement. J'avais besoin d'une voix féminine et Billie se trouvait devant moi. Le rapport est très fusionnel entre nous. Il est apparu comme une évidence qu'il fallait que ce soit elle qui prenne le micro.

Elle s'y intéresse. Même s'il n'est pas neutre, j'aime avoir son écho, celui d'une autre génération.