GenèveCombats de rue entre très jeunes ados à Meyrin
Mercredi, vendredi et samedi, des groupes de Genevois et de Français âgés de 13-14 ans ont cherché à se battre. Des armes ont été saisies.

Plusieurs dizaines de jeunes ont voulu en découdre dans les rues de Meyrin.
StevanovicigorPlusieurs dizaines de très jeunes adolescents se sont affrontés dans les rues de Meyrin vendredi en fin d'après-midi, puis ont tenté de remettre le couvert samedi. Selon le porte-parole de la police cantonale Alexandre Brahier, les belligérants étaient âgés «d'environ 13-14 ans». Les uns habitaient la commune et le Lignon, à Vernier, les autres arrivaient d'Annemasse, en Haute-Savoie (F). L'épisode, qui a donné lieu à «des scènes de guérilla urbaine», a débouché sur plusieurs interpellations. Des armes ont également été saisies, en l'occurrence des poings américains et des cocktails molotov.
La première intervention de police remontait à mercredi. A 16h40, dans le secteur de Meyrin-Village, une altercation avaient mis aux prises une vingtaine de jeunes et avait été dissipée par l'arrivée des patrouilles. Les forces de l'ordre avaient alors mis en place un dispositif de surveillance et de présence visible.
Caillassage et courses-poursuites
Les agents ont à nouveau dû intervenir vendredi à 16h15 aux abords du cycle d'orientation de la Golette. Cette fois, les adolescents étaient une quarantaine. Selon la police, «la plupart se sont dissipés à l'arrivée des patrouilles et certains ont été interpellés et identifiés». En venir à bout n'a cependant pas été une mince affaire. Alors que les jeunes se lançaient des pierres, des courses-poursuites se sont déroulées dans toute la commune. «A Meyrin-Village, à la Golette, aux Vergers. Il y avait des sirènes un peu partout, plusieurs habitants ont été choqués», rapporte Marco Gaetanino, candidat UDC au Conseil administratif de la commune, qui a rendu les événements publics ce lundi matin.
Dispositif à la frontière et réseaux sociaux scrutés
La police a alors organisé une veille sur les réseaux sociaux et a déployé un dispositif préventif pour le samedi, notamment à la douane de Moillesulaz (où passe le tram en provenance d'Annemasse) et à Meyrin. Bien lui en a pris puisque vers 16h, plusieurs groupes de jeunes ont été signalés se rassemblant à Meyrin et dans un tram vers Balexert. Plusieurs interpellations et contrôles préventifs ont eu lieu. Une cinquantaine d'adolescents ont été impliqués.
Un phénomène récurrent
Cet affrontement étalé sur plusieurs jours est particulier pour deux raisons: l'âge des protagonistes, très bas, et la présence d'armes, en plus des coups et des jets de pierres. Le porte-parole de la police Alexandre Brahier explique cependant que son déroulé est assez classique. «Cela démarre régulièrement par une altercation au centre-ville entre jeunes lors d'une soirée qui cherchent par la suite à se venger en faisant appel à tous leurs proches. Il arrive même qu'ils se donnent rendez-vous via les réseaux sociaux. Cela donne ensuite des scènes de guérilla urbaine au vu du nombre de protagonistes. Il s'agit d'un phénomène qui revient périodiquement.»
Cette explication concorde avec les éléments qui sont revenus aux oreilles de Marco Gaetanino. «Il semble qu'en début de semaine, une altercation a opposé une jeune fille d'Annemasse à des jeunes de Meyrin et du Lignon qui l'ont embêtée. Les "grands frères" auraient alors voulu faire une expédition punitive.» Le conseiller municipal admet que ce genre d'événement est difficile à éviter, mais considère néanmoins qu'«il y a trop de laisser-aller de la part de la police municipale. Quand il faut punir, il faut punir.»
Nombre d'arrestations inconnu
Le Tribunal des mineurs, sollicité pour savoir combien d'interpellations ont donné lieu à des arrestations, notamment pour détention d'arme, ne s'est pas encore exprimé, pour autant qu'il décide de le faire. La police cantonale précise par ailleurs que cet événement n'a aucun lien avec la bagarre survenue le 24 janvier au centre-ville (qui avait mis aux prises des adolescents plus âgés à Coutance au sortir d'un concert de rap), ni avec les débordements du 31 octobre lors de la nuit d'Halloween au Grand-Saconnex: ce soir-là, les jeunes ne s'étaient pas battus entre eux mais avaient dirigé leurs caillassages contre les forces de l'ordre.