GenèveBoucheries caillassées: les antispécistes se taisent
Des militants sont jugés pour avoir vandalisé des commerces et saccagé un abattoir. Le procureur a requis des peines fermes.

Sur le banc des accusés hier, trois jeunes antispécistes, dont une femme. Au fond de la salle, de nombreux camarades venus les soutenir. Tous n'ont d'ailleurs pas pu entrer, faute de place. G. et A. sont soupçonnés d'avoir commis une vingtaine d'actes de vandalisme, principalement des caillassages contre des boucheries et le sac d'un abattoir. G. a déjà passé onze mois en détention provisoire. Le troisième, R. est prévenu pour des tags et sa participation, avec eux, au blocage d'un abattoir en Suisse alémanique. Le procès se tient sur deux jours.
Les victimes: de nombreux bouchers et restaurateurs. Deux visions du monde devaient donc s'affronter, il n'en a rien été. La quasi totalité des faits reprochés est contestée, à l'exception de quelques tags que G. reconnaît et du blocage à Soleure. Pour le surplus, les trois refusent de répondre au procureur Holloway, parce qu'«il a fait preuve d'un manque total d'empathie et d'humanité», confiera R., en marge de l'audience.
Il a aussi été le seul à s'exprimer sur ses motivations: Se battre contre «l'exploitation et la souffrance délirantes inhérentes au système spéciste qui met à mort des millions d'animaux chaque année en Suisse sans aucune nécessité.»
Pour le procureur, il est aujourd'hui «possible de faire entendre des idées antispécistes sans violence.» Il a requis 18 et 12 mois de prison ferme contre G. et A. Et la confirmation de jours-amende pour R.