GenèveFace aux vandales, le MCG veut faire classer le Mur
Le Parti réclame des mesures patrimoniales pour éloigner les vandales des réformateurs en pierre. L'Etat juge que l'ouvrage est déjà très bien soigné.

Le Mur des réformateurs, situé dans le parc des Bastions, avait été souillé le 14 juillet.
Keystone/Salvatore di NolfiQui l'eût cru? Le Mur des réformateurs, l'un des emblèmes de Genève, n'est pas classé en tant que monument historique. Le MCG, navré par un énième acte de vandalisme le visant survenu mi-juillet, l'a découvert avec surprise. Sûr qu'un classement permettrait de mieux protéger l'ouvrage, il va déposer au Parlement une motion demandant au Conseil d'Etat d'agir.
«Ce Mur est d'intérêt cantonal voire international, juge François Baertschi, secrétaire général du parti. La Réforme, c'est quelque chose qui a structuré l'histoire de Genève et du monde.» Et d'estimer que «de nombreux autres objets de moindre importance» bénéficient, eux, d'un classement.
Porte-parole du Département du territoire, Pauline de Salis indique cependant que le Mur appartient à la zone protégée de la Vieille-Ville, ce qui lui garantit des égards. Elle note aussi que la Ville, responsable du lieu, en «assure une excellente conservation». Un classement «n'accroîtrait pas l'attention vigilante et les soins réguliers dont le Mur bénéficie déjà», même si une proposition allant en ce sens serait sans doute bien reçue.
Mais la cause n'est pas une priorité pour les entités habilitées à introduire une demande, dont Patrimoine suisse Genève. Son président Robert Cramer relève que «personne n'envisage de démolir» le Mur. Or, l'association agit d'abord pour protéger des éléments menacés. Là, le classement est efficace, alors qu'il ne peut rien contre les vandales.
Deux décapitations
Érigé entre 1909 et 1917, le Mur des réformateurs est l'objet d'un vandalisme récurrent depuis les années 1960. Au milieu de cette décennie-là, certaines pierres avaient perdu jusqu'à 2,5cm de matière. Même si les techniques de restauration sont aujourd'hui très bien maîtrisées, l'État note que «l'accumulation des atteintes altère gravement au final le monument». Il rappelle ainsi qu'en 1986, les têtes abîmées de Calvin et Bèze avaient dû être intégralement remplacées.