GenèvePremier canton à appliquer la circulation différenciée
Vendredi, le Grand Conseil genevois a accepté un projet de macaron écologique pour le centre-ville.

Une fois le premier niveau d'alerte dépassé, les véhicules les plus polluants seront bannis d'un périmètre central, à Genève.
KeystoneGenève passe au macaron écologique pour limiter l'accès au centre des véhicules les plus polluants en cas de pics de pollution atmosphérique. Un projet de loi en ce sens a été accepté vendredi par le Grand Conseil.
«C'est la première fois qu'un canton applique la circulation différenciée», a souligné le chef du Département du territoire Antonio Hodgers. Des macarons identifieront les performances environnementales des véhicules, une pratique déjà courante en France.
Une fois le premier niveau d'alerte dépassé, les véhicules les plus polluants seront bannis d'un périmètre central. Au total, 12% du parc automobile est concerné alors qu'il émet 26% de la pollution, a relevé Antonio Hodgers. Si les deux seuils d'alerte suivants sont franchis, d'autres catégories sont progressivement interdites de la zone. Une amende de 500 francs est prévue pour les contrevenants.
Mesures pas claires
Le texte qui émane du Conseil d'Etat instaure également la limitation de la vitesse sur l'autoroute de contournement à 80 km/h, la gratuité des transports publics au-delà du dépassement du deuxième seuil ainsi que l'interdiction des feux en plein air et des feux de confort quand le troisième niveau d'alerte est dépassé.
Le projet de loi a été accepté par 62 voix contre 31 et 3 abstentions. Le député Vert Mathias Buschbeck a rappelé que la pollution causait chaque année en Suisse 3000 décès prématurés et 20'000 jours d'hospitalisation. Les mesures actuelles ne sont pas claires pour contrer les effets néfastes de la pollution, a souligné le PDC François Lance. Le Conseil d'Etat avait notamment misé un temps sur la circulation alternée volontaire.
«Usine à gaz»
«Mais on ne peut pas se satisfaire d'intentions», a insisté la députée écologiste Delphine Klopfenstein. «Il faut des mesures fortes», a souligné le socialiste Thomas Wenger. Pierre Vanek, d'Ensemble à Gauche, aurait voulu aller beaucoup plus loin en n'agissant pas uniquement pendant les situations de crise.
A droite, le PLR et l'UDC ont critiqué la mise en place d'une véritable usine à gaz. Ces mesures sont disproportionnées, a souligné la PLR Fabienne Monbaron. L'UDC a mis en garde contre les difficultés d'appliquer ces mesures et contre les coûts induits par les contrôles. Des amendements visant à affaiblir ces mesures ont tous été refusés. (nxp/lfe/ats)
Recours prévus
Recours prévus
« Ce projet de loi est en inadéquation avec le droit fédéral, tempête l'UDC Christo Ivanov. Il faut faire quelque chose pour l'environnement mais là on est dans l'illégalité. » L'élu se demande comment les contrôles aux frontières pourront être réalisé. « Il y aura des recours, notamment du TCS. »
Trois macarons, trois seuils
Trois macarons, trois seuils
« Les véhicules seront labellisés « très polluants », « moyen » et « peu polluant », explique le Vert Mathias Buschbeck. La mise en uvre de ce projet de loi sera normalement gratuite. Il faudra imprimer les macarons et faire appliquer des mesures de police pour respecter la loi en zone concernée . » La zone environnementale, au cur de laquelle les automobilistes seront équipés du macaron, comprend en gros le territoire ville de Genève-Carouge. « Le Canton communiquera très largement en cas de pic de pollution, afin de tenir la population au courant. »