GenèveIls percent un mur à Noël pour dévaliser la joaillerie
Des voleurs ont commis un audacieux cambriolage en pleine journée au centre-ville. Deux ont été pincés. Le butin est dans la nature.

Un scénariste de film ne cracherait pas sur l'audacieux cambriolage commis le jour de Noël au détriment d'une joaillerie de la rue de Chantepoulet. Une bande de Roumains est parvenue à y dérober pour environ 250'000 francs de bijoux, pierres et métaux précieux. Les malfrats avaient manifestement procédé à des repérages: ils sont passés par l'arcade jouxtant le commerce, vide car à louer. Là, ils ont cassé le mur afin d'accéder à l'arrière des vitrines, qui ont été méthodiquement vidées à l'aide d'un bâton télescopique.
Les voleurs ont travaillé toute la journée. Leur arrivée, captée par les caméras de la joaillerie orientées sur le domaine public, s'est produite à 6h30 du matin. Une fois dans l'arcade inoccupée, ils en ont masqué les vitres, puis se sont mis au travail, sans doute au burin et à la massette. Leur labeur a duré plusieurs heures, durant lesquelles ils ont opéré sans déclencher d'alarme. Ce n'est qu'à 19h que celle-ci a retenti, alertant des agents de sécurité, qui se sont déplacés. Ils sont parvenus à attraper deux malfrats, mais les autres sont parvenus à s'échapper. Le butin n'a pas été retrouvé. La police est intervenue vers 20h, quelques minutes après l'intervention des privés.
Propriétaire des lieux, Laurent Leisi, qui siège aussi au Conseil municipal comme indépendant, se désole de la situation. «Ma vitrine a été cassée cinq fois en dix ans, du coup je suis privé d'assurance. Ces 250'000 francs, c'est une perte sèche. Aujourd'hui, les petites PME, en plus d'être livrées à la tyrannie administrative, sont totalement livrées à elles-mêmes, abandonnées. Je ne sais plus trop quoi faire, ce d'autant plus que l'inspecteur m'a laissé entendre qu'il existait très peu de chances de retrouver le butin, qui a sans doute été évacué au fur et à mesure par les voleurs, afin qu'ils ne se fassent pas pincer avec.»
Laurent Leisi espère que son cas sera suivi de près. «J'avais un inventaire partiel, des bandes vidéo à disposition, personne n'est encore passé au commerce les récupérer. On m'a fait comprendre que je n'étais pas le seul à avoir été cambriolé le 25 décembre. Je veux bien être traité comme tout le monde, mais 250'000 francs, c'est quand même un gros casse.» Une appréciation que partage Alexandre Brahier, porte-parole de la police, qui indique que «bien évidemment, l'enquête se poursuit».