Pierre Maudet reste et ne renoncera pas à sa rente

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GenèvePierre Maudet reste et ne renoncera pas à sa rente

Le conseiller d'Etat, qui pourra percevoir une rente à vie en cas de départ dès le 29 juin, s'est confié à Radio Lac.

par
jef/ats
Pierre Maudet, conseiller d'Etat PLR chargé du département du développement économique.

Pierre Maudet, conseiller d'Etat PLR chargé du département du développement économique.

Keystone/Salvatore di Nolfi

Pierre Maudet ne démissionnera pas, ni ne renoncera à sa rente à vie - à laquelle il aura droit dès samedi en cas de départ. Le conseiller d'Etat l'a confirmé ce jeudi matin dans une interview accordée à Radio Lac. «Pour moi, l'horizon c'est 2023, a-t-il indiqué. Je reste parce que j'ai reçu un mandat de la population genevoise.» L'élu PLR, sous le coup d'une procédure pénale et prévenu d'acceptation d'un avantage, notamment pour son voyage effectué à Abu Dhabi en 2015, se dit par ailleurs convaincu de n'avoir rien fait de répréhensible.

Dorénavant à la tête du département du développement économique, un dicastère de taille très réduite par rapport à ses attributions initiales, il estime que son traitement de conseiller d'Etat demeure justifié. «Le salaire d'un conseiller d'Etat n'est pas basé sur le nombre d'heures de travail - auquel cas je pourrais considérer que le salaire horaire est extrêmement bas - mais sur la mission qu'on nous donne.»

Il définit celle-ci de la manière suivante: «La première mission consiste à participer au collège gouvernemental, à se mêler des dossiers des autres et à faire en sorte de forger une vision politique pour le canton. Ce n'est pas d'administrer un département.»

S'il indique qu'une fois retiré de la politique, il se voit tout à fait travailler dans l'économie privée, il précise aussi que même dans le cas éventuel où il serait condamné pénalement, il ne renoncerait pas à sa retraite à vie. «Il n'y a aucun lien entre une condamnation et une rente.» Certes, «je ne me vois pas rentier», déclare-t-il. Mais, vu qu'il a «cotisé pour un régime de retraite institué pour que, une fois qu'on a cessé son activité professionnelle, par hypothèse aux alentours de 60 ans, on puisse bénéficier du retour de cette assurance sociale», Pierre Maudet entend alors percevoir cette rente, «quelle que soit ma situation».

Système inadapté

A Genève, la loi prévoit une rente à vie pour les conseillers d'Etat qui entament leur huitième année à l'exécutif. En cas de départ du gouvernement, Pierre Maudet pourrait ainsi prétendre à une rente annuelle à vie de près de 89'000 francs ou à 7400 francs par mois. Une situation choquante, a concédé Pierre Maudet sur la «RTS», à qui il a accordé un autre entretien.

Mais il a immédiatement rappelé que «le Conseil d'Etat genevois a en 2013 et 2017 proposé, à l'instar d'autres cantons, de revoir ce système basé sur une époque où on quittait le Conseil d'Etat aux alentours de 60-65 ans. Ce n'est évidemment plus adapté», a-t-il souligné. Au gouvernement depuis juin 2012, Pierre Maudet est âgé de 41 ans.

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