Coronavirus-GenèveUn accord sur les loyers des petites entreprises
Etat de Genève, milieux immobiliers et Asloca ont signé lundi un accord pour exonérer les petits entrepreneurs à la peine de leur loyer d'avril.

«Cette aide n'est pas un prêt, elle est à fonds perdu», a déclaré Pierre Maudet.
Keystone/Martial TrezziniUn «ballon d'oxygène» pour les petites entreprises et les indépendants. C'est ainsi que le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet, chargé du département du développement économique, a présenté l'accord inédit paraphé ce lundi par le Canton, l'Union suisse des professionnels de l'immobilier (Uspi Genève), la Chambre genevoise immobilière (Cgi) et la section genevoise de l'Asloca.
Cette nouvelle mesure vise à exempter les microsociétés et les indépendants en difficulté de leur loyer pour le mois d'avril. Sont concernées les entreprises qui versent jusqu'à hauteur de 3500 francs mensuels, charges non comprises, pour occuper leurs locaux. «La démarche s'inscrit dans une logique de symétrie des sacrifices», a expliqué Pierre Maudet. Le bailleur supporte la moitié du loyer sur une base volontaire, tandis que le Canton prend en charge l'autre moitié. «L'Etat ne subventionne pas le locataire ni le propriétaire, il indemnise, pour la moitié du loyer considéré, le détenteur du bien immobilier», a souligné le conseiller d'Etat. Toutefois, ceux qui ont encore les moyens de régler leur loyer, même en partie, sont invités à le faire: «Cet accord est placé sous le signe du civisme», a rappelé le magistrat.
Du snack au salon de coiffure
Cette aide s'adresse aux petites et très petites entreprises, ainsi qu'aux indépendants, qui ne disposent pas de réserves ou de fortune liquide suffisante et qui n'avaient pas de retard de paiement pour leur loyer au 17 mars. Cela peut aller d'un petit restaurant à un salon de coiffure, en passant par un cabinet de podologie, par exemple. Des contrôles seront menés par les organismes de l'Etat impliqués comme l'Hospice général ou la Fondation d'aide aux entreprises.
Un formulaire destiné aux locataires concernés est disponible sur le site du Canton. Il est à envoyer à la régie ou, plus généralement, au bailleur. La régie posera ensuite la question au propriétaire s'il est d'accord d'adhérer à ce protocole et donc de faire la moitié du chemin, a détaillé Pierre Maudet.
Près de la moitié des locataires commerciaux à la peine
Selon des premiers échantillons des régies, près de 50% des locataires commerciaux ont déjà sollicité une aide, a indiqué Philippe Angelozzi, secrétaire général de l'Uspi Genève. Cela concerne environ 3500 baux, un chiffre appelé à évoluer puisqu'il date d'avant la signature de ce nouvel accord. Le coût pour le Canton est estimé à six millions de francs, en l'état. Au besoin, et selon l'évolution de la situation, cette aide pourrait être reconduite au-delà d'avril, l'Etat, les milieux de l'immobilier et les défenseurs des locataires devant se rencontrer pour faire le point.