GenèveUn élu Vert veut interdire tous les feux d'artifice
Pour protéger la nature, un député prépare un texte parlementaire qui abolirait les événements pyrotechniques dans le canton.

Les fusées et leurs gerbes d'étoiles dans le ciel, le 1er août ou sur la rade lors des feux de Genève, constituent «la queue de comète de la civilisation du gaspillage», dixit le Vert Jean Rossiaud. Si en marge de la fête nationale, des voix ont dénoncé un peu partout l'impact environnemental des feux d'artifice, le député écologiste va plus loin. Fin août, il soumettra à son parti une motion pour, à terme, prohiber dans le canton les engins pyrotechniques, «dont la pollution et le bruit nuisent à la faune et à la flore».
Même si des milliers de feux d'artifice n'éclatent pas toutes les nuits au bout du lac, «dans un contexte d'urgence climatique, il n'y a pas de petites mesures», argumente l'élu. Jean Rossiaud y voit aussi un aspect symbolique: «Vu la situation actuelle, on ne peut plus faire comme avant».
Interdiction jugée inutile
Le projet devra être étudié à l'interne, répond le président des Verts genevois. Sur le fond, Nicolas Walder se déclare favorable à l'élimination des feux pyrotechniques, mais il juge qu'il faut aussi faire preuve de sens stratégique. «Pour parvenir à nos fins, nous devrons trouver une majorité et éviter de braquer les gens; en procédant par étape, par exemple. Pourquoi ne pas d'abord limiter ou interdire les feux publics, et ensuite seulement la vente aux privés?»
Membre de la commission de l'environnement, le député UDC Eric Leyvraz se dit conscient des problèmes climatiques: «Mais il faut garder une juste mesure des choses. Bientôt, on va nous interdire de respirer parce que nous produisons ainsi du CO2!» Pour l'élu, viticulteur de son état, «croire qu'une telle interdiction va sauver l'humanité, c'est faux! Arrêtons d'embêter les gens en cherchant à supprimer des petits plaisirs. Il faut plutôt des décisions d'envergure, à l'échelle mondiale».
Les feux d'artifice, à cause de leurs émissions de CO2 et de particules fines, n'échappent pas aux débats sur l'environnement. Alors faut-il les interdire? Devraient-ils être remplacés par des drones ou des lasers? La réponse est non, d'après la majorité des gens.
Clap de fin pour les Feux de Genève?
Organisateur du traditionnel grand show pyrotechnique sur la rade, chaque année en août, Genève Tourisme se dit "attentif" à la problématique environnementale des feux d'artifice. "On ne peut pas nier leur impact sur la nature, relève sa porte-parole, Lucie Gerber. Nous devrons réfléchir à l'avenir de cette animation, lorsque nous préparerons cet automne les manifestations prévues durant l'année 2020." Les grands feux, samedi prochain, seront-ils les derniers? On n'en est pas encore là. "Cet événement est très cher au coeur des habitants et des touristes, prévient Genève Tourisme. Il participe largement à l'animation de la ville en été."