«Je ne voulais pas y croire, puis j'ai vu des vidéos»

Actualisé

Fusillades en Allemagne«Je ne voulais pas y croire, puis j'ai vu des vidéos»

L'identité et l'histoire des victimes de la double fusillade survenue à Hanau commence à se dessiner. Parmi les personnes décédées, figure une mère de famille enceinte de son troisième enfant.

par
qll/joc

Les neuf victimes de la double fusillade survenue dans la nuit de mercredi à jeudi à Hanau avaient entre 21 et 44 ans. Au fur et à mesure de la journée de jeudi, fleurs et bougies ont été déposées près des lieux du drame, toujours barrés par un important dispositif policier. Plusieurs proches des personnes décédées mais aussi des habitants de la ville s'y sont recueillis tout au long de la journée, se prenant parfois dans les bras, en pleurs.

Une mère de famille enceinte

L'une des victimes s'appelle Mercedes K*., une Rom de 35 ans, citoyenne allemande d'origine polonaise. «Le Conseil central et tous les Sinté et Roms d'Allemagne pleurent avec ses proches la jeune femme assassinée, mère de deux enfants et enceinte. Nous pleurons pour elle et pour toutes les victimes de cet attentat terroriste», a déclaré Romani Rose, président du Conseil central des Sinti et des Roms allemands.

«J'ai appris par des parents et des amis qu'elle avait été tuée d'une balle dans la poitrine. Je ne voulais pas le croire. Mais ensuite, j'ai vu des vidéos de sa famille qui pleurait et criait», raconte Jade, une amie de la victime. La jeune femme de 21 ans décrit une femme à la forte personnalité: «Elle était très ouverte et sympathique. On se sentait tout de suite à l'aise autour d'elle», explique-t-elle à nos collègues de «20 Minuten». Jade se dit écoeurée: «Comment une chose aussi inhumaine peut-elle continuer à exister après l'Holocauste?»

«Il a été touché par deux balles»

Parmi les victimes de Hanau figure Ferhat Ü.* Ce jeune homme de 22 ans est le fils d'un employé du quotidien kurde «Yeni Özgür Politika» basé à Neu-Isenburg, comme l'écrit le journal sur Twitter. Son cousin s'est confié à «20 Minuten»: «Il a été touché par deux coups de feu. C'était un type génial et gentil, qui n'aurait jamais fait de mal à personne». Ferhat avait récemment terminé sa formation de chauffagiste. Son corps a été rendu à sa famille jeudi et ses funérailles ont eu lieu le même jour.

Un serveur turc tué

Gökhan G.* est également tombé sous les balles de Tobias R, peut-on lire sur la page Facebook de l'association AYDD e. V. de Hanau. Sous la publication, les messages d'hommage et de compassion pleuvent. Gökhan a été tué lorsque l'assaillant a ouvert le feu sur les clients et le personnel d'un snack-bar. Le propriétaire de l'établissement, Kemal Kocak, a rapporté au journal turc «Hürriyet» que Tobias R. avait initialement tiré sur trois clients d'origine turque qui venaient de finir de manger. L'individu s'en est ensuite pris à Gökhan G., qui travaillait comme serveur.

«Sedat était un frère bien-aimé»

Le propriétaire du bar à chicha «Midnight», Sedat G.*, figure également parmi les victimes. Il vivait à Dietzenbach, une ville du district d'Offenbach, comme l'explique un de ses très bons amis à nos collègues de «20 Minuten»: «Sedat était un frère bien-aimé. Il riait toujours, il n'aurait pas fait de mal à une mouche», confie Navid S*. Quand il a entendu parler de l'attaque, le jeune homme de 26 ans a tout de suite craint le pire pour son ami: «Il était toujours là-bas à cette heure-là», explique Navid, effondré: «Comment la religion, l'origine ou la couleur de peau peuvent-elles vous pousser à commettre un tel acte ?»

*Noms connus de la rédaction.

Ton opinion