FranceL'arme redoutable des gilets jaunes: le «cacatov»
Un syndicat de police dénonce l'usage de «bombes à excréments» contre les forces de l'ordre, samedi. Un procédé déjà vu au Venezuela il y a deux ans.
Les gilets jaunes se seraient-ils trouvé une nouvelle arme pour affronter les forces de l'ordre? C'est en tout cas ce que dénonce un syndicat de police, qui accuse des manifestants d'avoir lancé des «bombes d'excréments» sur des agents, samedi lors de l'acte 15 à Paris. «Abject! UNSA Police section SDSS dénonce des actes prémédités et… dégoûtants!», s'est indigné le syndicat sur son compte Twitter, samedi.
Selon «Le Parisien», un agent aurait reçu sur lui un bocal de la taille d'une bouteille d'un ou deux litres. Ce récipient contenait «de la crotte de chien mélangée à de l'eau», a précisé un délégué syndical. Cette agression est survenue alors que des policiers procédaient à l'interpellation de deux personnes. A noter que ces dernières ne sont pas les auteures du tir de caca.
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, leurs différents groupes Facebook échangent des idées pour confectionner des projectiles. Parmi les suggestions les plus souvent partagées, on trouve des bombes à eau, des bombes de peinture, des boules puantes ou encore des couches de bébé sales. L'idée du jet de caca peut prêter à sourire, mais les forces de l'ordre ne rigolent pas avec ce type d'agression. «C'est plein de bactéries, c'est dangereux si ça nous arrive dans les yeux ou si on l'absorbe…. C'est une idée idiote. C'est grave», tempête le délégué syndical.
Les gilets jaunes se sont-ils inspirés des manifestants vénézuéliens? Il y a deux ans, des opposants au président Nicolas Maduro s'étaient servis de bombes d'excréments. Ils les avaient d'ailleurs baptisées «cacatov» (ndlr: «puputov» en espagnol), en référence aux cocktails molotov, ces bouteilles en verre remplies de liquide inflammable. Ces projectiles, que le gouvernement vénézuélien avait qualifiés d'«armes biochimiques», avaient provoqué des vomissements chez les policiers, rappelle BFM TV.
Des «cacatovs» avait aussi été utilisés à Notre-Dame-des-Landes, l'année dernière.
A noter que lancer un tel projectile sur un policier est passible d'une peine de trois ans de prison et de 45'000 euros d'amende.