Erdogan menace l'Europe d'un flux de migrants

Actualisé

TurquieErdogan menace l'Europe d'un flux de migrants

Le président turc menace d'envoyer en Europe les 3,6 millions de réfugiés syriens qu'il a accueillis sur son sol.

Alors que le conflit a démarré il y a 9 ans, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer est en Syrie afin d'évaluer comment améliorer la réponse face aux besoins «énormes» qui affectent la population. (Mardi 11 mars 2020)
Après l'accord entre la Russie et la Turquie jeudi, un cessez-le-feu est entré en vigueur dans la nuit de jeudi à vendredi. Un calme «relatif» règne à Idleb. (5 mars 2020)
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et américain Donald Trump ont convenu vendredi de prendre «immédiatement» des mesures pour éviter «une grande tragédie humanitaire» dans la région d'Idleb. (Vendredi 28 février 2020)
1 / 81

Alors que le conflit a démarré il y a 9 ans, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer est en Syrie afin d'évaluer comment améliorer la réponse face aux besoins «énormes» qui affectent la population. (Mardi 11 mars 2020)

Keystone

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé jeudi d'ouvrir les portes de l'Europe à des millions de réfugiés en réponse aux critiques européennes contre l'offensive turque en cours dans le nord-est de la Syrie.

«Ô Union européenne, reprenez-vous. Je le dis encore une fois, si vous essayez de présenter notre opération comme une invasion, nous ouvrirons les portes et vous enverrons 3,6 millions de migrants», a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.

La Turquie accueille 3,6 millions de réfugiés syriens sur son sol. Le flux de migrants depuis la Turquie vers l'Europe a considérablement tari à la faveur d'un accord conclu en 2016 entre Ankara et l'UE.

La Turquie lance une offensive dans le nord-est de la Syrie contre une milice kurde soutenue par les Occidentaux dans la lutte anti-djihadistes.

Tensions croissantes

Les pays européens ont vivement critiqué l'opération lancée mercredi par la Turquie dans le nord-est de la Syrie contre une milice kurde, les YPG, considérée comme terroriste par Ankara mais soutenue par les Occidentaux car elle constitue le fer de lance de la lutte contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Les forces kurdes en Syrie déclarent qu'elles ne cibleront pas la Turquie, mais qu'elles se réservent le droit de se "défendre jusqu'à leur dernier souffle" en cas d'attaque de la Turquie.

«Vous n'avez jamais été sincères. A présent ils disent qu'ils vont bloquer trois milliards d'euros (promis à la Turquie dans le cadre de l'accord migratoire). Avez-vous jamais respecté une promesse qui nous a été faite? Non», a encore martelé M. Erdogan. «Avec l'aide de Dieu, nous poursuivrons notre chemin, mais nous ouvrirons les portes» aux migrants.

Pourparlers et condamnations

De son côté, la Russie a indiqué jeudi vouloir des pourparlers entre le régime syrien et la Turquie.

«Nous allons désormais défendre la nécessité d'établir un dialogue entre la Turquie et la Syrie», a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une visite au Turkménistan.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a quant à lui condamné «vigoureusement» jeudi «l'invasion» des forces turques dans le nord-est de la Syrie et a mis en garde contre un potentiel «nettoyage ethnique» des Kurdes dans ce secteur.

«Israël condamne vigoureusement l'invasion turque des régions kurdes en Syrie et met en garde contre un nettoyage ethnique des Kurdes par la Turquie et ses supplétifs (syriens)», a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué, ajoutant qu'Israël était prêt à fournir une «aide humanitaire» aux Kurdes.

Dizaines de milliers de déplacés

Plus de 60'000 personnes ont été déplacées depuis le lancement d'une offensive de la Turquie contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie, a rapporté jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Depuis mercredi, plus de 60'000 personnes ont été déplacées, fuyant les secteurs à la frontière (avec la Turquie), en particulier les zones de Ras al-Aïn et Derbassiyé», a indiqué l'Observatoire, précisant que ces déplacés se dirigeaient vers des territoires plus à l'est, vers la ville de Hassaké. (nxp/afp)

(NewsXpress)

Ton opinion