La folle théorie d'un ingénieur choque l'Italie

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Drame de GênesLa folle théorie d'un ingénieur choque l'Italie

Enzo Siviero, un expert des ponts et ancien enseignant à l'université, a déclaré que la manière dont s'était écroulé le pont lui faisait penser à un attentat.

Près de trois semaines après l'effondrement du pont Morandi à Gênes, les enquêteurs continuent de rechercher les causes du désastre. Alors que le viaduc est passé au peigne fin par les experts, un spécialiste a émis sa propre hypothèse, mardi lors d'une interview sur une chaîne de télévision vénitienne, rapporte «La Stampa». Enzo Siviero, ingénieur expert des ponts et ex-enseignant à l'université, a déclaré que l'écroulement de l'ouvrage lui rappelait la dynamique d'une attaque effectuée à l'aide de microcharges explosives.

«Le pont s'est effondré rapidement par le bas, mais vous n'avez aucune idée de la force de ces piliers. Je connais très bien le viaduc de Morandi, je l'ai étudié longtemps», assure Siviero. L'ingénieur explique que le pilier est «tombé sur lui-même avec une petite rotation» et ajoute: «Le fait que la partie du pylône sous-jacente se soit effondrée me fait penser que quelqu'un l'a altérée». Pour l'expert, il s'agirait donc d'un attentat ou quelque chose de similaire. «Il y a une probabilité très forte, supérieure à 50%, qu'il s'agisse d'un attentat. Et je pense que dans 4-5 jours, je serai en position d'étayer une telle hypothèse», a-t-il lancé.

A qui aurait donc pu profiter le crime? L'ingénieur pense que le succès de la société Autostrade per l'Italia, qui gère 2855 kilomètres d'autoroutes en Italie, a pu donner des idées sordides à ses concurrentes. «D'autres acteurs pourraient être intéressés à reprendre la situation en main», a-t-il ajouté, cité par «Il Tempo».

Les déclarations d'Enzo Siviero ont fait l'effet d'une bombe parmi les personnes chargées de l'enquête, écrit «La Repubblica». Le procureur de Gênes, Francesco Cozzi, a demandé que l'on garde son sérieux. «Il n'existe aucune preuve d'explosion, pas plus que de bouteilles d'acétylène. Nous évoquons des éclairs et la foudre, mais pas des explosions. Nous examinons tout, mais pas les hypothèses délirantes», a-t-il tempêté.

Dans le même temps, la société Autostrade per l'Italia a pris ses distances avec son ancien consultant, insistant sur le fait que Siviero s'est exprimé à titre «absolument personnel». Face à cette pluie de critiques, l'ingénieur a fini par édulcorer quelque peu ses propos: «Mon hypothèse est purement académique, comme celle de ceux qui ont parlé de la foudre. Et vu les réactions, peut-être que je n'aurais pas dû en parler.»

Les premiers témoins arrivent sur place

Des jeunes hommes sont les premiers à être arrivés sur place mardi dernier.

(joc)

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