Le cirque Ringling Bros accusé devant la justice de maltraiter les éléphants

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CirqueLe cirque Ringling Bros accusé devant la justice de maltraiter les éléphants

Le procès intenté à l'entreprise de cirque +Ringling Bros and Barnum and Bailey+ par des défenseurs des droits des animaux, qui l'accusent de maltraitance envers les éléphants d'Asie vedettes de ses chapiteaux depuis plus d'un siècle, doit commencer lundi à Washington.

Ce procès devant un tribunal fédéral de la capitale américaine démarrera après huit ans de procédures, à la suite d'une plainte d'un ancien employé de Ringling Bros, Tom Rider, scandalisé par le traitement des pachydermes, rejoint par plusieurs organisations de défense des droits des animaux dont Animal Welfare Institute, Fund for Animal et Animal Protection Institute.Les plaignants estiment que le cirque enfreint la loi sur la protection des espèces animales en danger en «blessant et harcelant» ces animaux, selon la plainte.«Nous avons une multitude de preuves de leur maltraitance dont des vidéos, des photographies, de la documentation et des dossiers médicaux», a souligné jeudi lors d'une conférence de presse Lisa Weisberg, conseillère juridique de l'ASPCA (American Society for the Prevention of Cruelty to Animals), partie prenante du procès.Ces documents n'ont jusqu'ici jamais été rendus publics, à la demande de la défense.Tom Rider a décrit des animaux aux pattes entravées par de lourdes chaînes jusqu'à 26 heures d'affilée alors qu'à l'état sauvage, les pachydermes ont besoin de marcher plusieurs kilomètres par jour, a-t-il affirmé. «Les seuls moments où ils sont libres de leurs chaînes sont ceux où ils font leur numéro», a-t-il ajouté.Il a montré un instrument, dit «crochet de taureau», une longue canne terminée par un crochet utilisée pour se faire obéir des éléphants et les dresser pour leurs numéros. Les dresseurs accrochent ces crochets «à des endroits très sensibles» du corps des éléphants, «derrière les oreilles par exemple, sous leur menton ou derrière les pattes. Utilisé à un très jeune âge, le crochet de taureau sert ensuite d'instrument d'intimidation», a expliqué Mme Weisberg faisant état de blessures et cicatrices.Le procès est censé durer trois semaines.Interrogé sur l'ouverture du procès, le groupe Ringling Bros and Barnum and Bailey, filiale de Feld Entertainment a estimé que «les groupes d'intérêts qui défendent les animaux altèrent les faits en faisant de fausses allégations sur le traitement des éléphants par Ringling Bros. Cela fait partie d'une longue croisade pour éliminer les animaux des cirques, des zoos et des parcs», a affirmé Michelle Pardo, conseillère juridique du cabinet Fulbright and Jaworski pour la maison mère des cirques Ringling, Feld Entertainment.Lors d'une décision de justice il y a un an qui avait limité le procès à l'examen de six cas d'éléphants au lieu de 53, le cirque s'était déclaré «immensément fier de (ses) animaux et du personnel qui s'en occupe». «Nous savons que les allégations des plaignants dans ce procès sont sans fondement», ajoutait-il.Le cirque, créé à la fin du 19ème siècle par sept frères, a notamment bâti son succès sur ses éléphants savants. Il existe encore 35.000 éléphants d'Asie dans le monde contre 200.000 en 1900. Le cirque Ringling Bros, qui possède un centre d'élevage en Floride baptisé Centre pour la conservation des Eléphants, affirme «avoir la plus grande population d'éléphants d'Asie en captivité dans l'hémisphère occidental».

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