CoronavirusLe virus a-t-il muté en passant par l'Italie?
Selon des chercheurs milanais, le virus aurait subi une mutation en Italie, et y serait entré bien avant que le pays ne coupe ses liaisons avec la Chine.
Le coronavirus Vs. les autres épidémies.
Des chercheurs d'un hôpital spécialisé de Milan sont parvenus à isoler la version italienne du nouveau coronavirus, «qui y circulait inaperçu depuis des semaines», selon ces spécialistes qui tentent de remonter à la source de l'épidémie.
«Cela faisait longtemps que le virus était présent, peut-être déjà depuis la mi-janvier», a affirmé le professeur Massimo Galli, directeur de l'hôpital Sacco de Milan, spécialisé dans les maladies infectieuses. Il précise que la version italienne «est certainement le résultat d'une mutation, d'autant que ce virus se modifie de personne à personne».
«Ce n'est pas une découverte incroyable», a-t-il poursuivi. Mais isoler la variante italienne aidera à mieux comprendre «la dynamique de l'épidémie», «pourquoi il y a tant de cas en Italie, ses différences avec le coronavirus de Chine, à élaborer des traitements et potentiellement un vaccin».
Il a «fait l'hypothèse que le virus soit arrivé avant même que l'Italie ferme les vols directs avec la Chine» le 30 janvier, disant concentrer ses recherches sur les premiers patients «qui n'avaient jamais été en Chine ni en contact avec des personnes allées en Chine, ce qui ne veut pas dire que le virus ne soit pas arrivé» de ce pays.
Avec 650 personnes testées positives, dont toutefois seulement 303 sont considérées comme vraiment malades, l'Italie est le pays d'Europe le plus touché.
L'équipe de chercheurs de l'hôpital Sacco, pilotée par la professeure d'immunologie Claudia Balotta, a travaillé sur des échantillons prélevés sur trois patients de la «zone rouge» autour de Codogno, en Lombardie, hospitalisés entre vendredi et samedi.
Codogno (15'000 habitants) est la localité où a démarré l'épidémie italienne à partir d'un malade, appelé patient 1. Le patient zéro n'a pas encore été trouvé mais le patient 1 est considéré comme à la source des deux foyers existant en Italie, le deuxième se trouvant en Vénétie (nord-est), près de Padoue.
Selon la professeure Ballotta, «il faudra des semaines pour déterminer la date exacte de l'arrivée de cette souche en Italie, sans doute quand l'épidémie sera terminée». (20 minutes)