Les fils Bolsonaro et la théorie du complot

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BrésilLes fils Bolsonaro et la théorie du complot

Une rumeur de fraude électorale, étayée par une fausse vidéo, a été partagée en masse par les supporters du «Trump brésilien», dimanche. Eduardo et Flavio Bolsonaro y sont pour quelque chose.

Des spécialistes estiment que le président brésilien n'est pas à l'aise en public, que son discours et sa gestuelle le traduisent. (Samedi 18 mai 2019)
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Des spécialistes estiment que le président brésilien n'est pas à l'aise en public, que son discours et sa gestuelle le traduisent. (Samedi 18 mai 2019)

Keystone

Le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro s'est facilement qualifié dimanche pour le second tour de la présidentielle au Brésil avec 46,06% des voix. Il sera opposé le 28 octobre à Fernando Haddad, du parti des travailleurs, dans un duel à l'issue incertaine. Au cours de ce premier tour, des rumeurs de fraude électorale ont parsemé les réseaux sociaux. Une vidéo apparue dimanche montrait un citoyen essayer d'entrer le numéro d'un candidat sur une machine de vote et voir le code se transformer instantanément en faveur de Fernando Haddad.

La presse locale a rapidement démonté cette théorie du complot en expliquant que cette vidéo était un «fake», cela n'a pas empêché des supporters de Jair Bolsonaro de la faire circuler sur le web. Flavio et Eduardo, deux des fils du «Trump brésilien», s'en sont également mêlés, raconte BuzzFeed.

Flavio, qui s'est assuré un siège au Sénat, a effacé son tweet contenant la vidéo mais écrit sur Twitter qu'il était satisfait d'avoir attiré l'attention sur le problème. Eduardo, réélu député dimanche, a pour sa part appelé les internautes à partager des clichés de leur machine de vote, au nom de l'intégrité électorale.

Le problème, c'est que la loi brésilienne interdit de prendre des photos ou de filmer dans les bureaux de vote. L'interdiction est également valable pour les écrans des machines de vote ou les selfies dans les cabines. Toute infraction à cette loi est passible d'une amende de 3000 francs. Qu'à cela ne tienne, de nombreux supporters de Bolsonaro ont joué le jeu, certains poussant le bouchon encore plus loin: ils ont posé devant la machine de vote avec leur arme.

La psychose d'un complot contre le candidat d'extrême droite a rythmé le week-end de ses sympathisants. Sur WhatsApp, une rumeur s'est répandue comme une traînée de poudre: la commission d'élection du Brésil allait empêcher les supporters du «Trump brésilien» de voter. Le message conseillait aux électeurs de ne pas porter de T-shirt estampillé Bolsonaro au moment de voter, histoire d'éviter de se faire repérer.

Le mois dernier, après avoir été poignardé lors d'un meeting de campagne, le candidat d'extrême droite avait réalisé une vidéo depuis son lit d'hôpital. Il y déclarait que s'il ne gagnait pas l'élection, ce serait à cause d'une fraude électorale orchestrée par le Parti des travailleurs.

(joc)

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