Burkina FasoUn car de collégiens saute sur une bombe, 14 morts
Un engin explosif a sauté samedi au Burkina Faso au passage d'un bus transportant principalement des élèves. Quatorze personnes sont décédées.

Les victimes sont «essentiellement des élèves qui regagnaient leur localité d'études après avoir passés les fêtes de fin d'année en famille». (Image d'illustration)
AFP/ArchivesSept élèves figurent parmi les 14 personnes tuées samedi dans l'explosion d'un car dans le nord-ouest du Burkina Faso, selon un bilan provisoire annoncé par le gouvernement dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche.
Trois cars transportant 160 passagers sont partis de la localité de Toéni pour rejoindre la ville de Tougan samedi matin. L'un des cars a «sauté sur un engin explosif improvisé», selon le communiqué signé du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Remis Fulgance Dandjinou.
«Le bilan provisoire fait état de 14 morts parmi lesquels sept élèves et quatre femmes», selon le communiqué, qui fait état également de «dix-neuf blessés dont trois graves». L'âge des victimes n'a pas été dévoilé.
«Les blessés ont été immédiatement évacués au centre médical avec antenne chirurgicale de Tougan pour recevoir des soins médicaux appropriés», selon la même source.
Route interdite
Selon le ministre de l'Education nationale Stanislas Ouaro, les transporteurs n'ont pas respecté les consignes de sécurité données par les autorités, qui avaient interdit d'emprunter cette route en raison des risques d'attaque.
L'armée menait en effet des «opérations de sécurisation» sur la route Toeni-Tougan, dans le nord-ouest du Burkina, près de la frontière malienne, a-t-il déclaré dimanche sur la télévision publique RTB.
«Il ne s'agissait pas d'un convoi organisé pour le transport des élèves», a indiqué M. Ouaro, précisant qu'il y avait «104 élèves» parmi les 160 passagers des trois cars. Depuis le 2 janvier, le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, informé par les transporteurs routiers, avait averti le gouvernement de risques sur l'axe Toeni-Tougan, a souligné Stanislas Ouaro.
Opérations de sécurisation
«Le ministre de la Défense a pris des dispositions pour que cet axe soit sécurisé» par le groupe d'action rapide, de surveillance et d'intervention (Garsi, unité militaire) afin que les élèves puissent «rejoindre leurs établissements après avoir passé quelques jours de congés auprès de leurs parents», selon Stanislas Ouaro.
«Le Garsi a donné des consignes fermes pour que les cars ne bougent pas» avant la fin des opérations de sécurisation.
«Contre toute attente, trois cars ont pris le départ». «Les transporteurs n'ont pas respecté ces consignes (...) Le fait de n'avoir pas respecter ces consignes a provoqué ce que nous regrettons aujourd'hui», a déploré Stanislas Ouaro.
Massacre d'Arbinda
Ce nouveau drame est survenu onze jours après le massacre d'Arbinda (nord), la veille de Noël. Trente-cinq civils, dont 31 femmes, avaient été tués, ainsi que sept militaires, lors de l'attaque de la base militaire puis de la ville.
Le groupe djihadiste Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) avait revendiqué uniquement l'attaque contre la base militaire, sans évoquer les victimes civiles.
Comme ses voisins sahéliens le Mali et le Niger, le Burkina Faso est confronté à des attaques djihadistes qui ont fait plus de 750 morts et 560'000 déplacés depuis 2015. Les attaques avec des engins explosifs artisanaux, qui ont commencé en août 2018, se sont multipliées depuis, faisant de nombreuses victimes.
«Lâche et barbare»
Samedi, le gouvernement a condamné l'attaque du car, «lâche et barbare».
Dans une adresse télévisée à la nation à l'occasion du Nouvel An, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré avait assuré que la «victoire» sur le «terrorisme» était «certaine».
Sous-équipées et mal entraînées, les forces de l'ordre burkinabè n'arrivent pas cependant à enrayer la spirale de violences djihadistes, et enregistrent de lourdes pertes. Elles ont toutefois revendiqué une série de succès depuis deux mois, affirmant avoir tué une centaine de djihadistes au cours de plusieurs opérations. (nxp/afp)