Sion«Aucun contact avec ma fille depuis cinq mois»
Une quarantaine de Romands ont manifesté jeudi pour dénoncer les dysfonctionnements dans la protection de l'enfance.
Chaque jour, 43 couples divorcent en Suisse. Et quelque 31 enfants mineurs se retrouvent ainsi soit avec deux lieux de vie soit en rupture avec un des deux parents. Ce dernier scénario est à l'origine d'une manifestation organisée jeudi soir à Sion par plusieurs mouvements romands. La marche a réuni une quarantaine de personnes engagées en faveur du droit de l'enfant d'être élevé par ses parents.
Dérives multisectorielles
«Les dérives des instances judiciaires et des différents intervenants dans la protection de l'enfance ont des conséquences catastrophiques. Des parents sont privés de leurs enfants et entraînés dans un mécanisme infernal, souvent à cause de dénonciations abusives», a dénoncé Isabelle Vuistiner, une des organisatrices de la manifestation. Fred, 34 ans, est venu du Jura bernois. «Je n'ai pas eu le moindre contact avec mes enfants depuis juillet. Je me bats pour que mon droit de visite soit réinstauré». Pour le Valaisan David*, la traversée du désert a été plus longue: «J'ai été acquitté des graves accusations de mon ex-femme. Mais il a fallu huit ans de procédure pour que je puisse enfin revoir ma fille.»
Les organisateurs veulent faire du 6 décembre la Journée internationale de la coparentalité. La date ne relève pas du hasard: elle marque l'anniversaire du décès d'un Valaisan qui s'est suicidé après avoir été privé de contacts avec son enfant. Un autre drame pour le même motif se serait produit il y a deux semaines en Valais.
*Prénom d'emprunt
Un livre sous forme de lettre ouverte
Dans un livre dont la parution est prévue cet hiver, la thérapeute valaisanne Isabelle Vuistiner interpelle les autorités. «Lettre ouverte aux intervenants en protection de l'enfance» contient plusieurs cas de manquements. «Il y a, par exemple, un coup de soleil d'un enfant qui a été pris pour une affaire de coups et blessures qui a valu une procédure au père», a affirmé l'auteure.