ValaisUn trentenaire conteste avoir violé une aveugle
L'employé d'un restaurant de Sion affirme que la relation avec une cliente, en 2014, était consentie. Elle affirme avoir refusé et crié.

Un aide-cuisinier éthiopien de 38 ans a comparu lundi devant le Tribunal de Sion.
Keystone/Image prétexteLe Tribunal de Sion s'est penché lundi sur le cas de Tarik*, un Ethiopien de 38 ans accusé d'avoir violé une cliente du restaurant de Sion, où il travaillait en qualité d'aide-cuisinier.
Les faits remontent à l'été 2014 et se sont produits dans les sous-sols de l'établissement. La victime, une sexagénaire aveugle, était ivre ce soir-là. Elle se déplaçait «comme un robot», raconte Tarik, qui affirme qu'elle était consentante. «Elle n'a pas résisté, ne s'est pas débattue.»
L'homme est devenu insistant
La sexagénaire, elle, affirme au contraire qu'elle a refusé et crié. Elle avait manifesté des marques d'affection à son agresseur et celui-ci est devenu insistant. La femme a raconté qu'il avait tout fait pour qu'elle ne quitte pas la terrasse du café, avant de l'emmener dans les sous-sols.
La table sur laquelle la victime a subi les assauts de cet homme trapu était dépourvue d'ADN. Et sur les images de vidéosurveillance extérieure, qui ont capturé une partie de la soirée, il n'apparaît pas que Tarik aurait usé de violence. C'est l'un des éléments qui ont incité son avocate, Me Carine Mettraux, à plaider l'acquittement et à réclamer 10'000 francs d'indemnités pour son client. Celui-ci a passé 16 jours en prison.
«Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me dénonce»
De son côté, le procureur a affirmé croire totalement la version de la victime, qui a été hospitalisée pour dépression à la suite de l'agression. La sexagénaire a du reste immédiatement averti la police, a souligné Alexandre Sudan. Et elle n'a jamais changé sa version des faits, contrairement à l'Ethiopien, qui avait d'abord nié toute relation. «Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me dénonce. J'ai d'abord menti, par peur et vis-à-vis de ma femme», à reconnu le prévenu.
Le procureur a requis 30 mois de prison, dont 12 fermes, pour viol et contrainte.
Contrairement à la pratique, le jugement sera communiqué ultérieurement par écrit aux parties concernées.
*Prénom d'emprunt