SuisseUn élu veut tout savoir du financement de PubliBike
Conseiller national, Olivier Feller interpellera le Conseil fédéral sur les mystères de la filiale de CarPostal. Explications.

«Comment la société PubliBike, dont le capital est de 200'000 francs, peut-elle accumuler des pertes en millions et continuer d'investir massivement? Qui sont les si généreux sponsors de cette entreprise sans rentabilité?» Voici un des six points de l'interpellation d'Olivier Feller. Car l'opacité qui règne autour de cette société a le don d'agacer le conseiller national PLR.
Une entreprise détenue par la Poste, et donc la Confédération
A l'ouverture de la session d'automne des Chambres fédérales, le Vaudois déposera donc une série de questions au Conseil fédéral. Active dans la location de vélos en libre service, la société est une filiale à 100% de CarPostal, une entreprise qui appartient à La Poste, cette dernière étant entièrement détenue par la Confédération. Dans le sillage des enquêtes liées au scandale financier et comptable de CarPostal en Suisse et en France, des suspicions apparaissent sur le financement de PubliBike. En février, Olivier Feller, comme d'autres élus, avait déjà interrogé le Conseil fédéral sur la gouvernance de La Poste et les pratiques opaques au sein de ses filiales.
«Depuis l'éclatement de l'affaire CarPostal, PubliBike a aussi défrayé la chronique, souligne le député. Une enquête a révélé qu'elle faisait des pertes importantes tout en remportant des mandats dans des agglomérations où elle ne fait rien payer aux grandes villes.» Il se demande si ce n'est pas du dumping au détriment des concurrents et il demande à connaître les résultats 2016 et 2017 de cette filiale de La Poste. Et il craint que de l'argent qui ne lui était pas destiné y ait été injecté.
Manque à gagner
PubliBike dit se financer par les abonnements, les frais d'utilisation et le parrainage. Ces revenus sont censés lui permettre de compenser ses coûts. Mais dernièrement, la société a été contrainte de retirer ses vélos à Berne et à Zurich en raison d'une faille dans les cadenas. PubliBike ne donne plus de date pour le retour de ses deux-roues, comme l'indique «Der Bund». Outre les frais importants pour rénover ces milliers de vélos, chaque jour qui passe est un manque à gagner pour la société qui dit toujours vouloir atteindre les chiffres noirs d'ici à trois ans.

Olivier Feller se demande si la société Publibike, propriété de La Poste Suisse, ne pratique pas du dumping au détriment des concurrents.