Politique européenneFreysinger se fait taper sur les doigts
Christoph Mörgeli, un des ténors de l'UDC zurichoise, critique la tournée européenne de son camarade de parti Oskar Freysinger. Il lui conseille de ne pas jouer au missionnaire.

Christoph Mörgeli, le conseiller national UDC zurichois, estime qu'Oskar Freysinger n'a pas à jouer au prédicateur pour la cause de la démocratie directe en Europe.
Christoph Mörgeli, un des principaux idéologues de l'UDC, n'apprécie guère la tournée de conférences d'Oskar Freysinger en Europe. Dans les colonnes du «SonntagsBlick», celui-ci expliquait qu'il parcourait l'Europe «pour faire connaître les principes de la démocratie directe chez nos voisins». Jeudi dernier, Freysinger avait rencontré Geert Wilders, un populiste néerlandais d'extrême droite, et l'enseignant valaisan avait qualifié cette rencontre «de source d'inspiration pour Wilders parce que la démocratie directe le fascine».
Ces propos ont déplu à Christoph Mörgeli, selon le «Blick»: «Oskar Freysinger n'est pas un prédicateur et la démocratie directe n'est pas un objet que l'on brade à l'étranger», fulmine cet historien de la médecine zurichois. Et d'ailleurs, «il est dit nulle part que notre système politique puisse s'appliquer si facilement à l'étranger», ajoute Mörgeli.
Freysinger ne partage pas le scepticisme de son camarade de parti. Au contraire. Avec sa tournée des popotes en Europe, il espère mettre un frein aux ambitions d'une Europe «antidémocratique, centralisatrice et donnant des ordres autoritaires». Et d'ajouter: «Ce n'est qu'à partir du moment où les citoyens européens auront leur mot à dire que la pression sur la Suisse diminuera». Avec une UE constituée d'Etats réellement souverains, la Suisse pourrait, un jour, participer à l'Europe. Cet argument énervera sans doute encore un peu plus Christoph Mörgeli.