BâleLa «Basler Zeitung» ferme son imprimerie
Le quotidien «Basler Zeitung» ne sera plus imprimé à Bâle à partir de la fin du mois de mars. La fermeture du site concerne 98 collaborateurs, dont 74 seront licenciés.

La «BAZ» sera imprimée à Zurich dès avril 2013.
Le groupe de presse Basler Zeitung Medien (BZM) fermera d'ici à fin mars le site qui imprime le quotidien éponyme. La restructuration touche 98 collaborateurs, dont 74 seront licenciés. Le journal bâlois sortira dès le printemps des presses de Tamedia à Zurich.
La mesure est motivée par la sous-utilisation des capacités de l'imprimerie bâloise, a indiqué mardi BZM. L'érosion apparaît très marquée depuis 2007. Jusque-là, le site imprimait quelque 300 millions d'exemplaires de journaux par an, pour un chiffre d'affaires pouvant atteindre 75 millions de francs par an.
Ensuite, la production a diminué graduellement pour tomber à 160 millions d'exemplaires l'an passé, pour un chiffre d'affaires de 23 millions de francs seulement. L'éditeur parle d'une perte annuelle proche de 10 millions de francs (un montant à un chiffre en millions, dans la partie supérieure de la fourchette).
BZM a perdu d'importants contrats, notamment une partie de l'impression de «Coopération», l'hebdomadaire du distributeur Coop. Sans compter la baisse continue des tirages de la presse quotidienne, incarnée par la «Basler Zeitung». La surcapacité, qui exerce une pression sur les prix, s'est ainsi accentuée.
Des reclassements
Outre les 74 licenciements prévus, dix personnes s'en iront travailler au centre d'impression Bubenberg de Tamedia à Zurich, selon le communiqué. Onze autres bénéficieront d'une retraite anticipée. Enfin, les trois apprentis, qui doivent achever leur formation à mi-2013, seront aussi repris par Tamedia.
L'imprimerie disposait pourtant depuis 2003 d'installations ultra-modernes. La fermeture comprend celle du restaurant d'entreprise. L'avenir du site, qui se trouve à côté du siège de BZM, est incertain, a précisé à l'ats un porte-parole. Le bâtiment appartient à l'ancien conseiller fédéral UDC Christoph Blocher.
La procédure de consultation du personnel, en raison du licenciement collectif, est ouverte jusqu'au 22 janvier. Elle doit permettre de proposer des solutions alternatives pour tenter de sauver des emplois. BZM déterminera alors le nombre définitif des collaborateurs licenciés, qui bénéficieront d'un plan social.
Réagissant à la restructuration, syndicom n'a pas été surpris par l'annonce de la fermeture de l'imprimerie de la «Basler Zeitung» (BaZ), dont l'éventualité était évoquée depuis des semaines déjà. Le syndicat des médias demande de la reporter afin de lui laisser une chance de survie.
Pas une surprise pour syndicom
Selon syndicom, le virage à droite de la BaZ orchestré notamment par Christoph Blocher n'est pas étranger aux dernières baisses de tirage de la BaZ et aux problèmes de l'imprimerie. L'organisation estime que l'ancien conseiller fédéral, avec son projet «BaZ nue», avait d'ailleurs déjà scellé le sort de l'activité.
Plusieurs variantes pour maintenir le site, dont un management buy out (vente aux responsables actuels) ont été élaborés, affirme syndicom. Le syndicat exige par conséquent des propriétaires du groupe BZM de leur laisser suffisamment de temps pour que l'une ou l'autre variante ait une chance sérieuse.
Le délai de fin mars est trop court pour donner à l'imprimerie une possibilité sérieuse de redémarrage, note encore syndicom.
Le transfert de l'impression de la BaZ à Zurich s'inscrit dans la perspective d'un partenariat toujours plus étroit avec Tamedia. Outre des collaborations rédactionnels sur papier, BZM et Tamedia exploitent en commun la plateforme internet «Newsnet».
Enfin, le patron du groupe BZM depuis l'automne 2012, Rolf Bollmann, est un ancien cadre de Tamedia. Le groupe de médias zurichois dispose par ailleurs d'une implantation nationale désormais depuis le rachat des activités suisses du vaudois Edipresse. (ats)