Succession BurkhalterIgnazio Cassis ramène le Tessin au Conseil fédéral
L'élection du médecin de 56 ans marque le retour du Tessin au gouvernement après 18 ans d'absence. Il n'a eu besoin que de deux tours pour être élu.
Ignazio Cassis est le 117e conseiller fédéral de Suisse. Le PLR tessinois a été élu mercredi dès le 2e tour par l'Assemblée fédérale comme successeur de Didier Burkhalter avec 125 voix sur 244 bulletins valables. Marquant le retour de l'italianité au Conseil fédéral, il a donné sa première conférence de presse en italien.
«C'est un moment de fête», a lancé devant les médias le nouvel élu, après avoir entamé la journée plein d'espoir, mais sans certitude. L'élection du médecin de 56 ans marque le retour du Tessin au gouvernement après 18 ans d'absence. Le suspense n'a pas duré trop longtemps pour le chef du groupe PLR aux Chambres fédérales. Il a devancé facilement Pierre Maudet (90 voix) et Isabelle Moret (28).
Avec 125 voix pour une majorité absolue de 123, le favori Ignazio Cassis a été élu par le Parlement au 2e tour de lélection au Conseil fédéral mercredi à 9h15. Ce médecin tessinois de 56 ans va succéder à Didier Burkhalter.
Ce résultat était attendu. De nombreux parlementaires avaient reconnu au Tessin le droit de revenir au Conseil fédéral. Le PLR ayant présenté un choix de trois candidats, l'émergence d'une candidature sauvage aurait été une grosse surprise.
Siège PLR non contesté
Aucun groupe ne contestait le siège au PLR. Mais seule l'UDC avait appelé clairement à voter pour Ignazio Cassis dont la proximité avec le lobby des assureurs maladie (il est président de Curafutura) dérange un certain nombre de parlementaires à gauche.
Le PLR a été congratulé par les autres conseillers fédéraux, mercredi 20 septembre 2017, après son élection.
Ces derniers n'ont pas fait le poids pour barrer la route au Tessinois. L'éparpillement des voix entre les deux prétendants romands a servi le favori. Le PDC et le PVL ont laissé le libre choix entre les trois poulains PLR.
Le PS s'est muré dans le silence. Le PBD quant à lui roulait clairement pour le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet. Les Verts voulaient renforcer la présence des femmes à l'exécutif et soutenaient la conseillère nationale vaudoise Isabelle Moret.
Ignazio Cassis a mené le bal dès le premier tour où il est arrivé en tête avec 109 voix sur 242 bulletins valables. Il était déjà suivi de Pierre Maudet (62) devant Isabelle Moret (55), mais 16 parlementaires avaient alors voté pour quelqu'un d'autre.
Quatre autres conseillers fédéraux ont été élus dès le 2e tour de scrutin depuis 1959. Ignazio Cassis a fait le même score qu'Eveline Widmer-Schlumpf en 2007. Alain Berset avait obtenu 126 voix en 2011 et Hans-Rudolf Merz 127 en 2003. Adolf Ogi les avaient tous dépassés avec 132 voix en 1987.
Immense respect
Ignazio Cassis a accepté son élection au Conseil fédéral avec une «grande joie et un immense respect», a-t-il déclaré à la tribune en italien, avant de prêter serment, en levant trois doigts de sa main droite. L'annonce du résultat lui a fait sentir le poids de ses nouvelles responsabilités, il sera «à 200% au service du pays, de toutes les régions et de toute la population», a-t-il promis.
Le Tessinois Ignazio Cassis va remplacer Didier Burkhalter au Conseil fédéral.
Le nouveau conseiller fédéral veut consolider la voie bilatérale avec l'UE. Des questions institutionnelles doivent être réglées. Il importe peu que ce soit sous la forme d'un accord cadre ou non. Il devra toutefois attendre vendredi et la répartition des départements pour voir s'il reprend les manettes des affaires étrangères après le départ de Didier Burkhalter fin octobre.
Italianité
Le 8e conseiller fédéral issu du Tessin voit dans son élection au gouvernement la reconnaissance des problèmes auxquels les régions frontalières, comme son canton, sont confrontées.
S'irritant de la question d'un journaliste sur ce qu'il apporterait au Conseil fédéral en tant que Tessinois, Ignazio Cassis lui a demandé s'il poserait la même à Ueli Maurer. Il a cependant ajouté que la présence de l'italianité au sein du collège gouvernementale est importante pour la cohésion nationale. Elle apporte aussi un savoir pour négocier avec un important voisin de la Suisse: l'Italie.
Eloge de la différence
Avant son assermentation, Ignazio Cassis a aussi fait l'éloge de la différence. Citant Rosa Luxembourg, il a rappelé que «la liberté, c'est toujours la liberté de celui qui pense autrement». Respecter et défendre les opinions différentes seront sa tâche de conseiller fédéral.
L'actuel chef du groupe parlementaire PLR a promis qu'il ne changerait pas. Avant de répéter qu'il se tiendra aux décisions collégiales du Conseil fédéral et n'a fait aucune promesse aux autres partis. «Les positions extrémistes ne permettent pas d'aller de l'avant, mais j'apporterai toutes mes positions libérales-radicales au gouvernement.»
Interrogé sur les valeurs qu'il apportera au COnseil fédéral, le nouvel élu l'affirme: il va rester le même
Revivez notre direct sur l'élection d'Ignazio Cassis
(nxp/ats)