ProcèsAgent blessé à l'oreille après un appel publicitaire
Un septuagénaire a dû comparaître mercredi devant la justice argovienne. Il était accusé d'avoir fortement sifflé dans le combiné, un soir de 2015, blessant ainsi l'employé d'un call center.

Le téléphone d'un retraité de 79 ans a sonné une soirée de printemps 2015. Un appel publicitaire. L'agent au bout du fil lui a demandé s'il avait un peu de temps pour participer à une étude de marché. Agacé, le septuagénaire lui a fait comprendre qu'il ne souhaitait pas être dérangé par ce type d'appels le soir, écrit jeudi l'«Aargauer Zeitung».
Compréhensif, l'agent a assuré au senior qu'il allait l'effacer de sa liste téléphonique. Mais avant de raccrocher, l'employé a néanmoins osé demander si une autre personne de son foyer voulait participer à son enquête. C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Selon le journal, se basant sur l'ordonnance pénale du Ministère public argovien, le septuagénaire a alors sifflé durant plusieurs secondes dans le combiné, causant des lésions à l'oreille de son interlocuteur. Celui-ci n'a pas pu travailler pendant un mois et a finalement dû quitter son emploi. Raison pour laquelle il a décidé de porter plainte contre le retraité.
Première condamnation via ordonnance pénale
Avec succès puisque le Ministère public a condamné l'homme, via ordonnance pénale, à une peine pécuniaire avec sursis de 6000 francs ainsi qu'à une amende de 1500 francs. Mais comme le septuagénaire a fait recours contre ce jugement, l'affaire a été traitée mercredi par le Tribunal de district de Bremgarten.
Lors du procès, l'avocat de la défense a argumenté qu'on ne peut pas définir avec certitude qui a sifflé dans le combiné. L'agent a en effet parlé avec cinq personnes différentes durant les 15 minutes, au cours desquelles les faits se seraient produits. Et quand on lui a demandé de reconnaître la voix du senior parmi d'autres, il n'a pas été en mesure de le faire. Etant donné ces doutes, l'avocat a donc estimé que la Cour devait acquitter son client.
Manque de preuves
Un argumentaire qui semble avoir convaincu le juge, qui a innocenté le septuagénaire. Selon lui, on ne peut, en effet, pas prouver qui a causé les dégâts à l'oreille du plaignant.