SuisseDe la drogue dans une pub choque des clients
Sur une vidéo de promotion de la firme Freitag, un sachet de poudre blanche finit dans un petit sac à main. Plusieurs internautes n'ont pas apprécié. L'entreprise défend son «humour».
«J'aime bien Freitag, mais j'ai été irrité par la pub avec le sachet de drogue.» Le lecteur J.E., 35 ans, n'est pas le seul à avoir réagi à une publicité de la marque zurichoise, publiée une première fois sur YouTube en 2014 puis repostée vendredi dernier sur sa page Facebook.
Un autre internaute écrit, non sans une pointe d'ironie: «Yeah, mettez un peu de drogue dans votre sac. Ça va vous rendre plus cool. Je viens de perdre beaucoup de respect pour la marque.»
Sur le fameux enregistrement, on voit divers objets atterrir dans un petit sac à main bleu: d'abord des cigarettes, puis un smartphone, des cartes de crédit... ainsi qu'un sachet contenant de la poudre blanche, que les internautes ont visiblement pris pour de la drogue.
«Nous ne prenons jamais les choses au sérieux»
Quant à Freitag, la marque prend position dans une réponse adressée à un internaute sur le réseau social: «Nous ne prenons jamais les choses trop au sérieux et cela se reflète dans nos vidéos. Nous sommes désolés si vous ne comprenez pas notre humour.» Les tentatives de «20 Minuten» pour joindre l'entreprise ce week-end sont restées vaines. Lundi, la firme n'a pas non plus voulu s'exprimer sur les faits.
Un coup d'oeil sur la réglementation de Facebook montre qu'aucune disposition n'interdit la publication de contenu montrant de la drogue. Et de son côté, l'Office fédéral de la communication rappelle qu'il n'est pas compétent pour évaluer les contenus publiés sur internet.
«C'est banaliser la consommation de drogue»
Contactée, la fondation Addiction Suisse estime que la publicité envoie un «mauvais signal». «Les différents objets présentés ont tous un lien avec le milieu festif, à savoir le masque, le maquillage ou encore les cigarettes. La consommation de drogue et de cocaïne en particulier est certes une réalité, mais pour une minorité de la population, soit 0,5% pour les 12 derniers mois selon les enquêtes en population générale», explique la porte-parole Corine Kibora. Elle rappelle que la consommation de cocaïne, c'est aussi des accidents cardiaques parfois mortels, la dépendance (lire encadré), des problèmes physiques et psychiques à long terme. «C'est banaliser la consommation de drogues et ne pas tenir compte de toutes les personnes qui tentent de sortir de l'addiction», conclut-elle.
Dépendance à la drogue
Sur son site, Addiction Suisse rappelle que la dépendance se développe dans la durée et que selon la quantité, la fréquence et le produit lui-même, cela peut prendre des années comme être très rapide. Certains des signes indiquant une dépendance sont: la perte de maîtrise de la consommation, l'augmentation de la consommation, un désir puissant à utiliser une substance psychoactive ou encore le fait de négliger ses autres intérêts.
Pour finir, Addiction Suisse précise qu'une dépendance est une maladie et conseille de s'adresser «directement à un service de consultation spécialisé ou à un médecin».