Police appelée pour un burkini à la piscine

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Canton de SoleurePolice appelée pour un burkini à la piscine

Des femmes voulaient se baigner en burkini, jeudi à la piscine de Balsthal (SO). La police est intervenue. L'action était en fait planifiée par le Conseil central islamique de Suisse.

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doz/lph
Pour le Conseil central islamique, l'interdiction du burkini entrave «un droit fondamental, à savoir le droit à la liberté de conscience et de croyance».

Pour le Conseil central islamique, l'interdiction du burkini entrave «un droit fondamental, à savoir le droit à la liberté de conscience et de croyance».

Twitter/Islamrat

Jeudi, à Balstahl (SO), la police est intervenue lors d'un conflit entre la maître-nageuse et une baigneuse qui portait un burkini. Cause du litige: le règlement de la piscine, qui interdit formellement le port de ce type de maillots de bain.

Selon plusieurs médias alémaniques, la femme a été interpellée par la surveillante avant même de pouvoir entrer dans l'eau. Mais la nageuse ne s'est pas laissé décourager. Certaines de ses amies ont alors commencé à filmer et photographier la sauveteuse, laquelle a alors appelé la police. La situation s'est apaisée à l'arrivée des forces de l'ordre.

Maillots «normaux et européens»

La thématique des maillots de bain avait déjà fait surface il y a un mois. La maître-nageuse de la piscine concernée avait déclaré: «Selon notre règlement, seuls les maillots de bain tout à fait normaux et européens sont autorisés.»

Ainsi, les clients ne possédant pas d'équipement adapté peuvent soit en louer sur place, soit quitter les lieux. La règle aurait été établie à la suite d'un incident survenu l'année dernière, lorsque de nombreux habitués des lieux ont immédiatement quitté le bassin, car une femme en burkini avait sauté dans l'eau.

Action de protestation

La femme interpellée n'est pas n'importe quelle baigneuse, mais une membre du Conseil central islamique de Suisse (CCIS). Sur son compte Twitter, le Conseil confirme qu'il s'agit d'une action planifiée afin de mettre en évidence une entrave à «un droit fondamental des musulmanes, à savoir la liberté de conscience et de croyance».

Secrétaire générale du CCIS, Ferah Ulucay ne conteste pas avoir cherché la confrontation: «Nos membres ont entendu dire que seuls les maillots de bain européens étaient autorisés. Certaines donnent des cours de natation et sont directement concernées par ces directives discriminatoires, a-t-elle expliqué. Elles voulaient montrer que de telles règles ne sont plus acceptables.» Cependant, Ferah Ulucay souligne que les baigneuses n'ont pas provoqué la maître-nageuse et ont cherché le dialogue.

Pas de suites pour la police

La baigneuse en burkini a été interrogée par les forces de l'ordre. «Nous avons joué un rôle de médiateurs dans cette affaire», raconte la porte-parole de la police cantonale soleuroise, Astrid Bucher. Difficile cependant de savoir si l'incident entraînera des sanctions. L'affaire ne rentre en tout cas pas dans le cahier des charges de la police cantonale, affirme la porte-parole. De son côté, la secrétaire générale du CCIS avertit: «Nous n'accepterons pas de payer une amende.»

Contacté, le greffier communal de Balstahl n'a pas souhaité s'exprimer jusqu'à présent, expliquant qu'une réunion était agendée ce lundi pour analyser en détail la problématique.

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