Première suisse: ils se sont dit oui sur la blockchain

Au mariage de Barbara et Vincent, aucun officier d'état civil ni notaire n'a officialisé l'union ou la légalité du contrat qu'ont choisi de signer les époux. Devant une assemblée de 70 témoins, les deux Vaudois ont scellé leur alliance d'une manière inédite en Suisse. Ils se sont dit oui sur la blockchain !

Loin d'être une obscure plateforme de geek, la «chaîne de block» représente le futur des contrats et des échanges: imaginez un immense registre décentralisé où chacun peut écrire, voir ce qui s'y passe, mais où personne ne peut transformer ce qui y est gravé. Adieu intermédiaires et autres tiers de confiance qui garantissent nos transactions. Le système, crypté et inaltérable, fait déjà les beaux jours du bitcoin.

La community manager et le consultant en sécurité numérique, ont choisi cette option pour ne pas faire comme les autres, d'abord. Mais également pour trouver une alternative à un mariage traditionnel qui ne leur ressemble pas. «On a regardé vers nos connaissances qui se sont dit oui pour la vie. Un couple sur deux n'est plus ensemble aujourd'hui», observe la trentenaire. Vincent, 39 ans, est bien placé pour en parler car lui-même est divorcé.

Les époux ont choisi de signer un contrat renouvelable tous les 42 mois. Leur façon de voir la vie, l'éducation de leurs futurs enfants, l'aspect financier: toutes leurs promesses sont gravées sur la blockchain. «Pour nos parents, c'était de la science-fiction. Ils ont eu de la peine à comprendre. Mais nos amis trouvent ça plutôt intéressant», raconte Barbara. Faute d'existence légale, cette union n'a qu'une valeur symbolique. L'objectif était bien là. Ils n'avaient besoin de personne pour officialiser leur union.