ValaisLe chef a-t-il surfé sur des sites douteux à la douane?
Le Ministère public valaisan enquête sur un gradé des gardes-frontière. Il est accusé de s'être rendu sur des sites douteux avec un ordinateur de la Confédération.

Son ordinateur a subitement été confisqué. Grâce à des «mécanismes de contrôles internes», l'administration fédérale des douanes s'est rendu compte que le chef d'un poste de douane, en Valais, s'est «probablement rendu sur des sites douteux au moyen d'un ordinateur de la Confédération».
Le porte-parole Matthias Simmen précise à «20 Minuten»: «Le chef du corps des gardes-frontière a immédiatement ordonné l'ouverture d'une enquête.» Le procureur général du Ministère public valaisan, Nicolas Dubuis, confirme qu'une enquête est en cours. Il rappelle qu'en attendant il est indispensable d'observer la présomption d'innocence.
Démission pour fin novembre
Des recherches de nos confrères montrent que le corps des gardes-frontière au sein duquel travaillait le chef de poste est consterné. Selon des rumeurs, il se serait rendu sur des sites de pornographie infantile. «Beaucoup d'entre nous ont des enfants. C'est vraiment horrible de s'imaginer ça.» «20 Minuten» rappelle cependant que ces rumeurs n'ont pas été confirmées officiellement.
Selon le témoin, qui souhaite rester anonyme, l'accusé régnait «d'une main de fer». Il serait arrivé à son poste juste après l'affaire du bébé mort-né. Une Syrienne avait perdu son enfant au 7e mois de grossesse en 2014. Un garde-frontière avait refusé de lui venir en aide alors qu'elle se plaignait de fortes douleurs (lire encadré).
Les tentatives de nos collègues pour joindre le chef de poste sont restées vaines. Tout ce que l'on sait c'est qu'il a démissionné pour fin novembre.
Petit rappel des faits
Petit rappel des faits
La famille syrienne avait été interceptée à la frontière franco-suisse début juillet 2014. Elle tentait de gagner la France depuis l'Italie en compagnie d'un groupe d'une trentaine de réfugiés.
Les réfugiés avaient d'abord été transférés en bus de Vallorbe à Brigue (VS). Une fois arrivé, le groupe avait attendu deux heures et demie à la gare avant de prendre un train régional pour Domodossola (Italie). Durant ce transfert, la femme enceinte s'était plainte de douleurs et de saignements, problèmes qui s'étaient aggravés rapidement. Arrivée à Domodossola, la Syrienne avait accouché à l'hôpital d'un enfant mort-né.