Un drône pour sauver les petits faons

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SuisseUn drône pour sauver les petits faons

Un multicoptère équipé d'une caméra thermique permet de sauver la vie de dizaines de jeunes faons menacés par les lames des faucheuses agricoles.

Jean-Bernard Mani
par
Jean-Bernard Mani

Les chevrettes vont mettre bas ces prochains jours; or, dans les champs herbeux, les faons sont presque impossibles à repérer. Petits, sans odeur propre, suivant leur instinct qui leur dicte de se tapir au sol en cas de danger, ils sont ainsi protégés des renards et autres rapaces. Face aux faucheuses, ce comportement est un piège qui peut leur coûter la vie. Chaque année, la statistique suisse de la chasse recense jusqu'à 3100 faons lacérés en pleins champs. Le chiffre réel serait encore plus élevé. Malgré les efforts des gardes-faune, des chasseurs et des agriculteurs, il faut reconnaître qu'aucune des méthodes utilisées jusqu'à présent n'est vraiment convaincante.

Par hélicoptère

L'Office fédéral de l'environnement, la Haute Ecole des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL), l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich et la Haute Ecole spécialisée bernoise, département Technique et informatique (HESB Ti) ont testé un nouveau procédé. Un multicoptère équipé d'une caméra thermique se révèle la méthode la plus efficace. Cet appareil volant téléguidé survole la parcelle à faucher, filmant tout le parcours et retransmettant les images directement sur un écran au sol. Les faons, dont la température corporelle est plus élevée que celle de la végétation, y apparaissent comme des taches plus claires. Simultanément, la position de l'engin volant est enregistrée.

Animaux sauvés

Au début de l'été 2012, une centaine de champs ont été survolés durant 26 jours. Ce sont ainsi 21 faons, 10 chevreuils et un levreau qui ont été détectés. Même lorsque la température ambiante est basse, le procédé est fiable. Deux hectares sont ainsi «scannés» en 20 ou 30 minutes. La mise en œuvre de ces moyens revient à 140 francs l'heure.

Un danger pour les autres animaux

Les faons lacérés par des machines agricoles sont un facteur de risque en production animale. Si des animaux de rente mangent du foin ou de l'ensilage contaminé par un cadavre, ils peuvent contracter le botulisme. Les fourrages cités sont en effet des milieux favorables au développement de la bactérie «Clostridium botulinum».

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