Parité salarialeLes femmes ont tendance à dévaloriser leur salaire
Selon les chiffres officiels de la Confédération, les Suissesses gagnent mensuellement 1455 francs de moins que les hommes. Une étude de l'Université de Bâle remet en cause cette supposée différence de salaire.

Même travail, même salaire. La demande est ancienne et la réalité semble différente si l'on en croit une étude réalisée par deux chercheurs travaillant à l'université de Bâle. «Blick», qui relaie ce travail, explique ainsi que si les femmes sont victimes de discrimination salariale, l'ampleur de celle-ci serait nettement moins importante que la différence de salaire moyenne (1455 francs par mois) donnée par la Confédération.

Les universitaires Anja Roth et Michaela Slotwinski émettent des doutes sur ce montant et, s'appuyant sur leur recherche, affirment que tout dépend de la manière dont les données sont collectées. Leur raisonnement est très simple: les hommes et les femmes ont tendance à faire de fausses déclarations lorsqu'ils sont interrogés sur leur revenu. En résumé, la majorité des salariés masculins ajustent plutôt leur salaire à la hausse tandis que les femmes arrondissent leurs émoluments davantage à la baisse.
Pour tirer leurs conclusions, les chercheuses se sont basées sur une enquête sur la population active réalisée par la Confédération. Elles ont comparé les données recueillies, basées sur des entretiens téléphoniques, avec les revenus réellement gagnés. Et les résultats sont surprenants.
Par exemple, l'enquête montre qu'au sein d'un ménage, beaucoup auraient peur d'admettre que la femme gagne plus que l'homme. Cela s'applique aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Les chercheuses ont démontré que les fausses déclarations sont plus fréquentes dans les ménages où la femme est autant ou moins instruite que son conjoint, mais aussi lorsqu'elle gagne davantage que lui. On retrouve aussi des déclarations fallacieuses dans le cas ou la femme, avec une charge de travail moindre, gagne autant ou plus que son conjoint.
Roth et Slotwinski ont publié leurs résultats dans une série de publications du Centre Leibniz pour la recherche économique européenne de Leipzig. Elles expliquent ce résultat par la «norme de l'homme soutien de famille» qui reste tout simplement obstinément dans la société.