VaudDes prix exorbitants pour un matelas à même le sol
Déjà condamné trois fois pour travail au noir, un Kosovar est maintenant accusé d'avoir loué des «lits» à des compatriotes pour un loyer hors de prix.

L'homme est accusé d'être un marchand de sommeil.
iStock / image prétexteDe 500 à 750 francs le «lit»: c'est la somme qu'une quinzaine de Kosovars en situation irrégulière en Suisse ont versée chaque mois à un compatriote. Une situation qui aurait duré dix mois, entre mars 2015 et janvier 2016, estime la justice. Le trentenaire, détenteur d'un permis B, avait aménagé deux appartements dans les combles et les sous-sols d'un immeuble appartenant à son épouse. Des appartements conçus sans aucune autorisation. Les locataires occupaient des matelas dans des logements mal éclairés de 2,5 et de 3,5 pièces.
Plusieurs personnes logées dans ces conditions et employées au noir dans la Broye apparaissent également dans la vaste enquête valdo-fribourgeoise d'arnaques à la caisse de chômage mises en place avec la complicité de collaborateurs du syndicat Unia (lire encadré). L'instruction de cette affaire touche à son terme.
Peine de prison ferme requise
Pour faire bon poids, le Kosovar jugé mercredi à Yverdon-les-Bains (VD) avait déjà été condamné à trois reprises pour avoir employé des étrangers démunis d'autorisations. Ce n'est pas tout: ce charpentier a aussi conduit sa puissante berline sans permis. Tous ces faits sont admis.
Absent au procès, le Ministère public a réclamé une peine ferme de 10 mois, une peine pécuniaire de 30 jours-amende à 100 francs et une amende de 5000 francs. La question de son expulsion n'a pas été évoquée. Me Véronique Fontana a plaidé le sursis. Le jugement sera transmis aux parties.
Caisse de chômage et employés fictifs
L'arnaque dans laquelle sont impliqués certains locataires du prévenu a permis de détourner plusieurs millions. Des entreprises, souvent actives dans la construction, se mettaient en faillite. Elles faisaient ensuite croire qu'elle ne payaient plus leurs salariés depuis des mois, ce qui permettait aux employés de réclamer des indemnités à la caisse de chômage. Mais certains soi-disant collaborateurs n'avaient en fait jamais travaillé pour la société.