LausanneEtudiants mobilisés pour investir les maisons vides
Une association traque les bâtiments abandonnés pour y loger des jeunes en formation, avec le soutien de la Ville.
Voilà trente ans que l'Association pour le logement des jeunes en formation (ALJF) se la joue régie immobilière sociale. Ces 200 étudiants, à la fois locataires et membres, recensent les maisons abandonnées de Lausanne et environs. Ils tentent d'établir le contact avec les propriétaires, souvent en attente de travaux ou qu'un héritage soit réglé.
«Vu l'état du marché du logement, c'est scandaleux de laisser sa maison à l'abandon alors qu'elle pourrait accueillir des étudiants avec peu de moyens», explique Guillaume Rosset, président de l'ALJF. Lorsque les bâtiments sont vétustes, les membres réalisent eux-mêmes des travaux, avec le soutien de l'association.
Fort soutien des communes
Mais les privés sont peu enclins à prêter leur maison, ou ne répondent simplement pas. La majorité des lieux occupés sont donc mis à disposition par les communes de la région, avec qui le contact est très bon. «L'ALJF est depuis plus de dix ans notre partenaire lorsque qu'un bâtiment se trouve dans une phase «transitoire», indique Natacha Litzistorf, municipale chargée du logement. A Lausanne, cela concerne actuellement 26 logements et une auberge. Malgré ce soutien, la liste d'attente compte près de 150 étudiants.
Pour ses 30 ans le week-end dernier, l'association voulait donc rendre visible ces «maisons hantées»: des ballons ont été accrochés devant une trentaine d'entre elles, et certaines ont bénéficié d'un petit entretien de leur jardin.