Vers une interdiction du portable à l'école

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VaudVers une interdiction du portable à l'école

Quelque 120'000 élèves vaudois vont reprendre le chemin des classes lundi prochain. De nouvelles règles vont être mises en place.

Cesla Amarelle veut favoriser les interactions dans les préaux en supprimant les téléphones portables.

Cesla Amarelle veut favoriser les interactions dans les préaux en supprimant les téléphones portables.

Keystone

L'éducation au numérique sera testée dès la rentrée ce lundi dans dix établissements pilotes vaudois du cycle obligatoire. Une interdiction du téléphone portable durant les cours et lors des récréations y sera également expérimentée.

En supprimant les téléphones portables, Cesla Amarelle, conseillère d'Etat en charge de la formation, veut favoriser la concentration, la réflexion et les interactions dans les préaux, a-t-elle résumé mardi devant la presse à Lausanne. Ces outils pourront cependant être autorisés à des fins pédagogiques.

Cet hiver déjà, la ministre socialiste publiera une directive visant vraisemblablement à une interdiction généralisée des téléphones dans tous les établissements de l'école obligatoire ainsi que dans leurs cours de récréation. Une réflexion menée dans d'autres cantons comme Genève qui s'interroge sur la possibilité d'aller au-delà de l'interdiction des outils électroniques durant les heures de cours déjà prévue dans la loi sur l'instruction publique.

Pas à pas

S'agissant de l'éducation au numérique, Cesla Amarelle souligne qu'elle se fera progressivement. Au total, quinze établissements, dix du cycle I et cinq relevant de l'enseignement spécialisé ou post-obligatoire, testeront contenus, méthodes ou équipements.

«Nous expérimentons d'abord, nous généralisons ensuite», a déclaré la conseillère d'Etat. Et de préciser que l'introduction débute chez les tous jeunes, à savoir de 4 à 7 ans. Reste qu'éducation au numérique, ne veut pas dire passer huit heures devant un écran, a-t-elle insisté. «Il y a beaucoup d'activités dispensées dans le cadre de cette formation qui sont débranchées», abonde Serge Martin, directeur général adjoint à la direction de l'enseignement obligatoire.

Promouvoir l'apprentissage

Autre objectif de Cesla Amarelle: rendre la formation professionnelle plus attractive aux yeux des jeunes et améliorer le taux de certification du secondaire II. Actuellement, près de 43% des élèves optent pour le gymnase où les taux de redoublement, abandon et réorientation sont relativement élevés.

Particulièrement à l'Ecole de culture générale dont les effectifs augmentent sensiblement. Presque un élève sur trois redouble, se réoriente ou abandonne ainsi en première année.

La cheffe du département veut donc revaloriser la formation professionnelle, qui attire 20% des élèves à la fin de l'école obligatoire. Et créer davantage de places d'apprentissage, 1000 précisément. Elle veut aussi réduire le taux d'échec en étoffant les effectifs des commissaires d'apprentissage notamment.

Syndicats réactifs

Du côté des syndicats, les réactions n'ont pas tardé. Le SSP se dit préoccupé par la précipitation qui accompagne la mise en place de l'éducation au numérique. Quant à la Société pédagogique vaudoise, elle estime que le numérique est «loin derrière les principales attentes du terrain». A savoir les mesures socio-éducatives et la prise en charge des élèves à besoins particuliers.

A noter que cette rentrée 2018 se place aussi sous le signe de la lutte contre le harcèlement entre élèves. Durant les 18 derniers mois, environ 760 situations de harcèlement ont été traitées par les conseils de direction du cycle obligatoire. Cela représente six cas pour 1000 élèves.

Les sollicitations des parents d'élèves en lien avec une suspicion de harcèlement devraient à l'avenir être mieux prises en charge et un délégué aux relations écoles et famille sera engagé.

Plus d'écoliers

Lundi un peu plus de 120'000 élèves vaudois reprendront le chemin des classes. Au niveau de l'enseignement obligatoire, la tendance observée depuis 2011 se poursuit avec 1000 écoliers supplémentaires (89?500) cette année.

Au secondaire II, le gymnase accueillera 8737 élèves à l'école de maturité et 3196 à l'école de culture générale. Les jeunes suivant une filière conduisant au CFC ou à l'AFP sont au nombre de 16?500 (-4,2% sur quatre ans). (nxp/ats)

(NewsXpress)

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