Cyclisme - DopageRasmussen s'injectait du sang pour chien
Les révélations ahurissantes de Michael Rasmussen se suivent et ne se ressemblent pas. Ainsi, l'ex-coureur cycliste a admis s'être injecté du sang synthétique destiné aux chiens.
Lors d'une interview donnée à une TV danoise, l'ancien leader de la Rabobank a dévoilé sa stratégie de dopage sanguin. Michael Rasmussen a admis avoir bénéficié du soutien de sa famille dans sa démarche dopante.
«Lors de la Vuelta 2003, j'ai découvert le dopage sanguin. Je ne l'avais encore jamais pratiqué et je me suis renseigné auprès du médecin de l'équipe à ce propos. Il m'a dit qu'il avait expérimenté l'affaire avec deux frères compatibles plus tôt et que c'était comme mélanger de l'eau avec de l'eau, qu'il n'y avait aucun risque sanitaire.»
Paternel sollicité
Du coup «Chicken» a sollicité son père: «J'ai pris mon courage à deux mains et je lui ai demandé. Ça n'a pas été facile, j'avais l'impression d'outrepasser la ligne. Mais mes parents savaient que je devais prendre des produits pour aller plus vite. Pour rivaliser avec mes adversaires, il fallait que j'utilise les mêmes méthodes.»
Seulement voilà, la transfusion sanguine père-fils n'a jamais eu lieu. Après la Flèche Wallonne, Finn Rasmussen, le père de Michael, s'est rendu en Belgique, mais il s'est avéré qu'il n'était pas un donneur compatible.
Du sang de synthèse pour chiens
Dès lors, «Chicken» s'est tourné vers un autre moyen: le sang synthétique pour chiens! «J'ai eu cette idée après que les coureurs Telekom ont trusté le podium olympique en 2000. Il n'y avait pas besoin de se livrer à une analyse fouillée pour imaginer qu'il se passait quelque chose. J'avais entendu des rumeurs qui évoquaient un dopage par de l'hémoglobine synthétique chez Telekom. Je n'ai jamais su si c'était vrai, mais les résultats étaient probants», écrit le Danois dans son livre «Yellow Fever», sorti en début de semaine.
Ainsi, Michael Rasmussen s'est-il laissé séduire par le produit miracle: «J'ai découvert l'existence d'une hémoglobine synthétique pour chiens dont la composition était parfaitement similaire à celle administrée aux humains.»
L'ancien coureur a dès lors obtenu le produit, nommé «Oxyglobin» en provenance de Porto Rico. «L'hémoglobine de synthèse est conditionnée en poches de sang. Je dois admettre que j'ai été particulièrement nerveux à l'heure de l'utiliser pour la première fois. J'allais tout de même m'injecter du sang artificiel dans les veines...», écrit-il.
Le Danois a d'abord dû s'auto-administrer de petites quantités afin de déceler d'éventuelles réactions allergiques. «Je me suis injecté cinq gouttes et j'ai attendu trente secondes pour voir si je tenais le choc», relate-t-il avant de déplorer n'avoir tiré aucun avantage de cette méthode: «Une expérience vaine, puisque le sang artificiel n'a pas eu l'effet escompté.»