GuinéeL’ONU attend un retour des civils au pouvoir
Les Nations Unies n’ont pas d’exigence quant à la durée de la transition après le coup d’État militaire, à condition que cela se fasse dans délai «raisonnable».
Les Nations Unies attendent que les civils reviennent au pouvoir dans un délai «raisonnable» en Guinée, mais jugent que les Guinéens doivent décider de la durée de cette transition après le putsch de la semaine passée, a dit le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU lundi à Conakry.
Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial d’António Guterres pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a déclaré devant des journalistes que les Nations Unies n’avaient pas d’exigence quant à la durée de cette transition après le coup d’État militaire qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre.
«Non, la durée (…) sera celle que décideront les Guinéens eux-mêmes», a-t-il dit au cours de cette visite d’une journée dédiée à la crise guinéenne. «Jusque-là nous avons dit: nous voulons une durée raisonnable, mais la durée raisonnable dépend des Guinéens eux-mêmes», a-t-il ajouté.
«Accompagner la Guinée pour sortir de la crise»
Il a rappelé que les Nations Unies avaient condamné le putsch et réclamé la libération de M. Condé. Mais elles ont aussi «manifesté leur intention d’accompagner la Guinée pour sortir de la crise», a-t-il dit. M. Annadif a dit avoir vu M. Condé: «Nous nous sommes assurés de sa sécurité et de sa santé; il se porte bien.» M. Annadif n’a rien dit sur le contenu de leurs échanges.
M. Annadif a rencontré le chef de la junte, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, des chefs de partis et des diplomates. Sa visite avait lieu la veille de l’ouverture d’une concertation entre les militaires et les forces politiques, la société civile ou les représentants des compagnies minières pour préparer la transition et la formation d’un gouvernement.
Interrogé sur d’éventuelles précisions que le chef de la junte pourrait avoir fournies sur le contenu ou les échéances de la transition, M. Annadif a répondu que «nous ne sommes pas encore entrés dans ces détails».
M. Annadif a exprimé son inquiétude sur la succession des faits accomplis militaires en Afrique en un an, au Mali, au Tchad et à présent en Guinée. «C’est un phénomène inquiétant, qu’on peut interpréter par un recul démocratique, et les Africains sont interpellés – les responsables africains en tout cas – pour voir (ce) qui fait qu’il y a cette recrudescence de coups d’État. C’est une question qui est à poser à tous les partenaires de l’Afrique et à tous les Africains», a-t-il dit.
Version originale publiée sur 20min.ch