LausanneLa grue était à l’arrêt au moment de la chute fatale
L’engin de chantier dont l’effondrement a causé la mort d’un ouvrier est toujours au sol pendant que l’enquête suit son cours. Les travaux sont arrêtés en attendant le feu vert du Ministère public.
Quelques jours après le drame qui a endeuillé le chantier du quartier Horizon à la Bourdonnette, l’ambiance y est morose. Lundi, sous la pluie battante, l’heure était aux vérifications de sécurité sur les grues toujours debout. Pendant ce temps, l’enquête suit son cours pour comprendre comment un tel accident a bien pu se produire, et causer la mort du grutier qui était à bord.
Nombreuses sont les voix fatalistes parmi les gens du métier, qui préfèrent tous rester anonymes. «C’est comme prendre sa voiture, ce n’est jamais sans danger, le risque zéro n’existe pas», rapporte par exemple un grutier. «C’est comme un bateau qui coule ou un avion qui se crashe», abonde un expert en grues.
L’enquête paralyse le chantier
Toutefois, le Ministère public ne prend pas l’affaire à la légère et a ordonné l’établissement d’un constat d’urgence, qui nécessite une «interdiction de la modification de l’état des lieux». La grue restera donc au sol et le chantier à l’arrêt jusqu’à nouvel avis, «dans un délai qui ne peut pas être estimé à ce jour», précise son porte-parole Vincent Derouand.
Un élément semble se dégager des témoignages de plusieurs sources: la grue était à l’arrêt au moment de sa chute; elle n’était pas en train de manœuvrer. L’accident a eu lieu juste avant la pause de midi, et la victime, un Portugais de 42 ans domicilié dans le Nord Vaudois, s’apprêtait à descendre. Une information que le Ministère public a refusé de commenter; il ne donne aucune information supplémentaire sur les investigations en cours.
Boulons mal entretenus
La chute d’une grue est un événement rare, bien que très impressionnant. Une personne avait perdu la vie en 2014 à Saint-Sulpice dans de telles circonstances, et sept personnes avaient été tuées ainsi en 1982 lorsqu’une grue avait chuté sur un bus à Lausanne. En l’occurrence, rapporte «24 heures», c’est une lacune dans l’entretien de boulons de fixation qui avait fragilisé la structure.